Salah Abdeslam a été manipulé par Abaaoud, estiment ses proches: 2010, l’année où tout a basculé
Salah Abdeslam, directement impliqué dans les attentats de Paris du 13 novembre 2015, a été manipulé par son voisin molenbeekois Abdelhamid Abaaoud, ont estimé le père et la fiancée de l'accusé lors de l'enquête de moralité. C'est ce qu'ont expliqué mercredi après-midi les juges d'instruction et enquêteurs dans leur présentation du terroriste français devant la cour d'assises chargée de juger les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles.
Celui qui fut connu comme l'ennemi public n°1 au lendemain des attaques à Paris, où il était censé se faire exploser au Stade de France, était une personne aimant faire la fête, sortir avec ses amis, fréquenter des boîtes et aller danser, selon la description de ses proches. Aucun ne le reconnait dans ce qui s'est passé à Paris et dans la foulée.
Changement radical
Aux yeux du père et de la fiancée de l'époque de Salah Abdeslam, ce dernier et son frère Brahim, l'un des terroristes du commando des terrasses le 13 novembre 2015 (où il se fera exploser), ont été manipulés par Abdelhamid Abaaoud. Le coordinateur des attentats parisiens était un voisin des Abdeslam à Molenbeek. L'accusé, que sa famille n'avait auparavant jamais connu comme quelqu'un de pratiquant, a changé dans l'année précédant le 13 novembre 2015. Il s'est mis à prier, ce qui était une bonne chose pour son père, car cela l'écartait des voyous, dira-t-il.
Moment de bascule
Selon le rapport d'une enquête psychiatrique à laquelle Salah Abdeslam s'est plié en France en décembre 2021, il considère l'année 2010 comme un moment de bascule. Avec Abdelhamid Abaaoud, ils tentent de cambrioler une concession automobile et sont condamnés. C'est alors la première fois que le Français est incarcéré et qu'il a affaire à la justice. Il perd son emploi à la Stib, dans la maintenance, à sa sortie de prison. Il confie avoir préféré abandonner le mode de vie facile à l'occidentale et de "peut-être rencontrer la mort". "Moi, j'ai envie de vivre dans un État islamique où on applique la charia", dira-t-il en conclusion de cette enquête psychiatrique.
Trois lettres manuscrites
Des états d'âme que l'accusé avait déjà partagés dans trois lettres manuscrites qu'il a manifestement écrites à l'attention de sa mère, sa sœur et sa fiancée et où il explique les raisons de sa radicalisation. Elles sont signées par un certain "Abd Rahman", qui correspond à son nom de guerre. Ces missives, écrites après le 13 novembre 2015, avaient été retrouvées lors de la perquisition consécutive à la fusillade avec la police survenue dans un appartement de la rue du Dries à Forest le 15 mars 2016. Salah Abdeslam et Sofien Ayari avaient réussi à prendre la fuite.
“Combat contre les mécréants”
Pour le terroriste français, "le combat contre les mécréants est obligatoire" alors que la communauté musulmane a besoin d'aide. Il dit dans ces lettres avoir prêté allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, le dirigeant de l'organisation terroriste État islamique. Son frère Brahim s'est sacrifié en martyr et "la vie ici-bas est sans valeur par rapport à la vie éternelle", écrit-il, se disant prêt à également se sacrifier. Il s'excuse également d'avoir quitté ces trois femmes, en particulier sa fiancée, et manifeste sa honte d'avoir vu des bougies allumées au balcon de la maison familiale au lendemain du 13 novembre 2015 alors que rien n'est fait quand il y a des morts "dues aux mécréants" en Syrie.
Conversations avec Bakkali
Selon des notes de la Sûreté de l'État, lors de conversations à la prison de Bruges fin mars 2016 avec Mohamed Bakkali, un logisticien des attentats de Paris, Salah Abdeslam s'est inquiété d'une de ces lettres d'adieu qu'il avait écrites. Il dit à son co-détenu l'avoir laissée derrière lui dans l'appartement de la rue du Dries et y indiquer avoir prêté allégeance à l'État islamique et promis de partir en guerre. Au moment de son arrestation, le 18 mars 2016 à Molenbeek-Saint-Jean, l'accusé semble avoir perdu l'enveloppe dans laquelle devait être glissée la lettre. Il s'inquiètera auprès de Mohamed Bakkali de savoir si on peut l'identifier sur base de ce qu'il a écrit. La juge d'instruction Berta Bernardo Mendez a noté, lors de l'audience, que cette enveloppe pourrait être le morceau de papier vu dans les images télévisées de l'arrestation de Salah Abdeslam semblant tomber de la jambe de pantalon de l'accusé. Une enveloppe qui n'a jamais été retrouvée.
Lors de leur présentation du terroriste français, les enquêteurs sont par ailleurs revenus sur son absence de déclarations concernant les attentats à Bruxelles. La seule affirmation à ce propos de Salah Abdeslam est qu'il n'a rien à voir avec ces attaques.
En prison au moment des attaques à Bruxelles
Après l'avoir interrogé à deux reprises, dont une fois en France, où il avait été transféré, les juges d'instruction avaient inculpé le Français de participation aux activités d'un groupe terroriste mais pas pour assassinats et tentatives d'assassinats dans un contexte terroriste. Ils en avaient fait de même avec Sofien Ayari. Les juges d'instruction n'avaient pas assez d'éléments pour une inculpation plus large, ont-ils justifié, puisque les deux hommes se trouvaient déjà en prison au moment des attaques à Bruxelles. La chambre des mises en accusation a toutefois renvoyé les deux hommes devant la cour d'assises pour les deux chefs d'accusation précités.
Était-il au courant des plans?
Dans leur exposé, les enquêteurs ont également pointé que les co-accusés Osama Krayem et Mohamed Abrini avaient donné des réponses contradictoires à la question de savoir si Salah Abdeslam était ou non au courant des plans de la cellule terroriste. Cependant, ils ont tous deux déclaré que ce dernier, comme Sofien Ayari, n'avait rien à voir avec les attentats à Bruxelles. À en croire une audition d'Osama Krayem, la cellule n'a en outre décidé de cibler la capitale qu'après l'arrestation des deux fuyards de la rue du Dries.
Un accusé absent
Salah Abdeslam n'était pas présent dans la salle lors de la présentation de son profil. Depuis trois semaines, et un coup qu'il aurait reçu d'un policier, il retourne systématiquement en cellule afin de manifester son mécontentement contre les conditions de transfert de la prison de Haren au Justitia, où a lieu le procès.
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