Sammy Mahdi: “Les gens attendent trop longtemps des réponses après une demande de régularisation ou d'asile”

Plus de 400 sans-papiers ont mené une grève de la faim pendant plus de deux mois pour obtenir une régularisation collective. “Je suis soulagé que tout le monde ait arrêté la grève de la faim”, a déclaré Mahdi sur Radio 1. “Tous les cas sont désormais traités individuellement, comme par le passé”. Le Secrétaire d’État a souligné que les dossiers sont “regardés avec humanité”, car “ce n’est pas nouveau”.

Mahdi espère qu’il n’y aura pas de nouvelle grève de la faim. “Je ne peux qu’espérer que cela ne se reproduira pas. J’ai été clair dès le premier jour sur ma politique. Je pense que cela ressortait également des conversations que j’ai eues avec les grévistes de la faim.”

Pourtant, certaines choses doivent changer dans la politique, poursuit Mahdi. “Les gens attendent actuellement trop longtemps pour obtenir une réponse. Lorsque vous introduisez une demande de régularisation, vous devez facilement attendre deux ans pour obtenir une réponse. Auparavant, 18 personnes travaillaient dans le service chargé de cette question, aujourd’hui elles sont 21. Même ceux qui présentent une demande d’asile doivent souvent attendre plus d’un an pour obtenir une réponse. “Nous délivrons 23 500 ordres de quitter le territoire chaque année. Ce n’est pas suffisant. Il faut aussi aider les gens à s’intégrer et à se réintégrer.”

Le secrétaire d’État a également déclaré “le provisoire n’est pas une solution pour certaines personnes, cela n’aide pas. La seule promesse qui a été faite est de fournir une réponse rapide. Via la zone neutre, nous devons nous assurer qu’ils ont un endroit où aller et qu’ils peuvent parler au département de l’immigration. Il existe également une assistance juridique de la ville de Bruxelles et un soutien psychosocial. Les règles sont les règles et elles doivent rester telles quelles.”

“Au cours des quatre dernières années, entre 40 et 55 % des demandes ont été traitées positivement.” Selon Mahdi, les grévistes de la faim doivent maintenant se rendre dans la zone neutre. “Alors nous saurons qui ils sont. Ils seront traités de la même manière.”

À la question de savoir si quelque chose doit changer en termes de régularisation médicale, M. Mahdi répond: “Nous n’allons pas mettre les gens dans un avion à partir d’un lit d’hôpital, mais nous n’allons pas non plus leur donner la possibilité de rester ici”, dit-il, précisant la différence entre une analyse de recevabilité et sur le fond.

“Dans l’analyse de recevabilité, vous avez un médecin qui prescrit un certificat médical indiquant que quelqu’un n’est pas en bonne santé. Le département de l’immigration est alors responsable de l’analyse de fond. Ils examinent si une personne peut recevoir un traitement dans son propre pays sur la base de son état de santé. Par exemple, une personne souffrant d’une insuffisance rénale compliquée devra être traitée ici, car elle ne peut pas obtenir de traitement dans son pays d’origine. Ce sont des pratiques qui ont toujours existé.”

Sammy Mahdi a été critiqué de divers côtés pour avoir agi trop lentement, mais le secrétaire d’État n’est pas d’accord. “Je travaillais déjà avant même qu’il y ait une grève de la faim. Nous essayions d’établir une zone neutre sur les sites eux-mêmes. Il s’agit de sites privés pour lesquels vous devez obtenir une autorisation.”

“Bien sûr, il y a des différences d’opinion au sein du gouvernement sur la migration. Il en va de même pour les autres questions. Les grévistes de la faim ont suscité des inquiétudes. Si vous constatez que les gens ne mangent ou ne boivent pas après soixante jours, vous devez aller de l’avant. Nous avons tous travaillé ensemble pour guider les gens vers la zone neutre.”

Enfin, le Secrétaire d’État confirme qu’il n’y a pas de vision globale au niveau européen. “Je travaille depuis un certain temps à un pacte européen sur les migrations. Parmi les personnes qui entrent en Europe et demandent l’asile, deux tiers ne l’obtiennent pas. Il faut éviter que les gens fassent tout le voyage. Ils devraient être contrôlés immédiatement à une frontière européenne.”

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