Sammy Mahdi prévient Magnette: “Si les francophones refusent de faire des réformes, ils deviendront les fossoyeurs de la Belgique”

À l’instar de Conner Rousseau et Egbert Lachaert, ses homologues de Vooruit et de l’Open VLD, le président des chrétiens-démocrates flamands dénonce lui aussi l’immobilisme prôné par les socialistes francophones dans plusieurs dossiers, en particulier sur celui des retraites. Pour rappel, la réforme des pensions de Karine Lalieux (PS) a été recalée par la Commisson européenne parce qu’elle n’assure pas la soutenabilité du système. En d’autres termes, elle coûte trop cher. Résultat des courses: la Belgique n’a pas obtenu le versement de 900 millions d’euros de subsides européens dans le cadre du plan de relance.

“C’est un signe d’égoïsme et un doigt d’honneur à tous les jeunes”, analyse sans concession l’ancien Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration. “On est privé de 850 millions d’euros de fonds européens parce que le PS a bloqué une réforme des retraites qui tient la route. Tant que ce n’est pas réglé, on ne touche pas cet argent. Et après, Paul Magnette s’étonne que de nombreux Flamands réclament que davantage de compétences soient régionalisées. Si les francophones refusent de réformer, ils seront les fossoyeurs de la Belgique”, prolonge-t-il.

Sammy Mahdi n’épargne pas la classe politique francophone dans son ensemble. “Certains portent des pins belges (ndlr. une référence à Georges-Louis Bouchez?) et chantent fièrement l’hymne national, mais en laissant pourrir le pays, ils font en sorte d’en accélérer sa fin”.

Le président du CD&V n’est pas le premier responsable politique flamand à se montrer très critique à l’égard de la classe politique du sud du pays. “Si les francopho­nes refusent de faire de grandes réformes, nous n’accepterons pas qu’un seul euro supplémen­tai­re aille à Bruxelles et à la Wallonie en 2024", avait déjà prévenu Conner Rousseau en décembre dernier dans les colonnes de La Libre Belgique. Les menaces de Sammy Mahdi s’inscrivent dans la même logique. “Grâce à Wouter Beke, la loi de financement est responsabilisante: si les francophones ne font pas les réformes nécessaires, ils recevront de moins en moins d’argent à partir de 2025. Ils auraient dû s’y préparer en améliorant leur taux d’emploi et leur budget. S’ils continuent de voir leur situation comme une fatalité, la Flandre décrochera”.

Egbert Lachaert, le président de l’Open VLD, avait également fait une sortie qui allait dans le même sens. “C’est simple, vous savez. Soit nous concluons des accords maintenant et nous avançons ensemble, soit nous ne faisons rien et le futur gagnant est assis ici à côté de moi”, avait-il lancé dans une interview croisée avec Tom Van Grieken, le président du Vlaams Belang. “J’espère que Magnette comprend le message. S’il ne veut plus avancer avec ce gouvernement, il devra négocier avec Tom Van Grieken. Si les Wallons ne coopèrent pas, ils vont droit vers la faillite. Ils doivent en être bien conscients”.

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