Sans accord sur l’azote, aucun avion ne pourrait bientôt plus décoller de Brussels Airport, prévient Zuhal Demir
Brussels Airport doit demander un nouveau permis d'environnement d'ici à l’été prochain. Sans cela, le trafic aérien est impossible. Sauf que ce permis est menacé, car le gouvernement flamand n'a toujours pas d'accord sur l’azote. Zuhal Demir, ministre flamande de l'Environnement et l'aéroport lui-même tirent la sonnette d'alarme. L'Open VLD et le CD&V y voient une stratégie politique, écrivent les journaux du groupe Mediahuis et Het Laaste Nieuws.
Le problème des émissions excessives d’azote en Flandre pollue la vie du gouvernement depuis de nombreuses années. Selon la ministre flamande de l’Environnement, si le gouvernement flamand ne parvient pas rapidement à un accord sur la quantité d’azote qui peut désormais être émise en Flandre, aucun avion ne pourrait bientôt plus décoller de Zaventem, a-t-elle alerté sur le plateau VTM Nieuws mercredi soir.
Le permis d'environnement actuel de l’aéroport date de 2004 et expire en juillet 2024. D'ici à cet été, Zaventem doit donc demander un nouveau permis. Or, Brussels Airport attend des éclaircissements sur la quantité d'azote qu'il est autorisé à émettre. On le sait, le secteur aérien est un énorme émetteur d’azote et l’aéroport de Zaventem, cœur battant de l’économie flamande, emploie plus de 60.000 personnes. Les enjeux sont donc énormes. "Comme tout secteur, nous avons besoin d'un cadre réglementaire en ce qui concerne l'azote. C'est pourquoi il est important qu'un décret juridiquement sûr soit voté à court terme au niveau flamand", indique l'aéroport.
L’exemple de Broeklin
En décembre dernier, Broeklin, le successeur du complexe commercial UPlace de Machelen, a perdu son permis. Le Conseil flamand du contentieux des permis a estimé que les effets des émissions d’azote sur le Floordambos, un bois protégé de 65 hectares situé le long de l’E19, n’avaient pas été suffisamment étudiés. L’aéroport de Bruxelles craint de se voir refuser son permis pour les mêmes raisons et que ses avions restent dès lors cloués au sol.
L’accord sur l'azote datant de février 2022 - réajusté quelques semaines plus tard - n'a toujours pas été voté au Parlement flamand. Le CD&V, souhaite en retirer certaines mesures, au grand dam de son partenaire de coalition, la N-VA. Mme Demir et l'aéroport accentuent donc la pression pour un accord rapide, craignant donc un arrêt du trafic aérien. Pour le CD&V et l'Open VLD, il s'agit d'une stratégie politique. Selon les deux partis, le rejet de l'accord n'empêche pas d'octroyer un permis à Zaventem.
“L’Europe peut accorder une exception”
Le CD&V rappelle que le gouvernement flamand a récemment décidé de maintenir les trois aéroports régionaux ouverts jusqu’en 2040 et de leur accorder plus de 200 millions d’euros de subventions au cours des 17 prochaines années. “En outre, Zaventem revêt une importance socio-économique et sociale telle que l’Europe peut accorder une exception si l’aéroport émet néanmoins trop d’azote et reçoit un avis négatif. Le cabinet de la ministre reconnaît que l’Europe peut faire une exception, “mais c’est une procédure longue et compliquée. De plus, les émissions d’azote de l’aéroport doivent alors également être compensées ailleurs, ce qui rend la situation techniquement très complexe”.
Subventions européennes dans la balance
Un autre dossier vient en outre s’immiscer dans celui de l’azote: l’octroi de subventions européennes pour l’agriculture. Pour rappel, tous les États membres de l’Union européenne, et en Belgique les régions compétentes, ont dû soumettre un plan dans le cadre de la réforme de la politique agricole commune (PAC), qui se veut plus durable et respectueuse de l’environnement. Le plan flamand a fait l’objet de vives critiques de la part de la Commission qui, dans une lettre adressée au gouvernement flamand, a exprimé ses doutes sur le fait que ce dernier contribue suffisamment à renforcer la protection de l’environnement, à améliorer la biodiversité et à intensifier l’action en faveur du climat. Il faut donc des ajustements importants pour rendre le plan conforme aux règles européennes et obtenir les subventions de la PAC (229 millions d’euros par an pour l’aide au revenu des agriculteurs et 43 millions d’euros pour le développement rural).
Zuhal Demir accusée de chantage
La répartition de ces 300 millions d’euros de subventions européennes fait l’objet d’un bras de fer entre la N-VA et le CDV. Actuellement, cet argent est bloqué, car un feu vert de l’Agence flamande pour la nature et les forêts (Agentschap Natuur en Bos), sous la tutelle de Zuhal Demir, se fait attendre. L’agence a même émis un avis défavorable, jugeant l’étude sur l’impact environnemental de la PAC “insuffisamment qualitative”. Le ministre flamand de l’Agriculture Jo Brouns (CD&V) y voit un chantage de la part de la ministre N-VA pour le faire plier dans le dossier de l’azote, ce que le cabinet Demir dément.
Si l’Open Vld, troisième parti de coalition en Flandre, reconnaît “un pur chantage” de la ministre nationaliste, le parti libéral soutient aussi l’ambition de cette dernière de parvenir à un accord sur l’azote le plus rapidement possible, “parce que sinon, nous mettons en danger notre prospérité, notre santé et nos emplois”, a tweeté le vice-premier ministre Bart Somers.
Lire la suite sous le tweet
Pour l’instant, le dossier n’est pas encore à l’ordre du jour du conseil des ministres flamand. Afin de calmer les esprits et d’aplanir les divergences, le ministre-président Jan Jambon (N-VA) s’entretient depuis un certain temps déjà avec ses différents ministres en bilatéral. Sans déblocage des subventions européennes, les ministres flamands devront faire face à des négociations difficiles sur l’azote. Or, ni Jo Brouns, ni Zuhal Demir n’ont l’intention de céder en premier....
Le fédéral plaide pour une concertation large
Tant le Premier ministre, Alexander De Croo, que le ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet, ont plaidé jeudi à la Chambre pour une concertation large autour du renouvellement du permis d’environnement de l’aéroport de Bruxelles. Celui-ci ne peut faire l’objet d’”un jeu de poker”, a averti le chef du gouvernement.
Les députés Georges Dallemagne (Les Engagés) et Khalil Aouasti (PS) l’ont rappelé au gouvernement. “Mon message est clair: ne laissons pas Brussels Airport devenir la poubelle sonore de l’Europe alors que, partout autour de nous, nous voyons les grands aéroports internationaux prendre des mesures environnementales fortes qui protègent les riverains et donnent un avenir stable à l’activité portuaire et à l’emploi”, a souligné M. Gilkinet. Et d’ajouter: “J’encourage le gouvernement flamand à résoudre cet enjeu crucial dans le dialogue avec les deux autres Régions qui seront directement impactées par les décisions”.
La tonalité de M. De Croo était la même: “La seule chose pour laquelle je plaide dans ce dossier, c’est mettre tout le monde autour de la table pour trouver un cadre stable”, a-t-il dit en visant également le débat en cours en Flandre sur ce sujet. La ministre flamande de l’Environnement, Zuhal Demir (N-VA), a fait le lien entre les dissensions au sein de l’exécutif Jambon sur le dossier de l’azote, qui enflamme le monde agricole flamand, et l’aéroport. “Ce que j’ai entendu ces derniers jours, c’est la dernière chose dont on a besoin. J’espère que chacun va retrouver son sang froid”, a demandé M. De Croo.
35 fermes flamandes menacées de fermeture pour excès d’azote ont décidé d’arrêter
Deux tiers des exploitations figurant en Flandre sur la “liste rouge” en vertu du plan du gouvernement flamand visant à réduire les émissions d’azote ont déjà engagé volontairement une démarche d’arrêt de leurs activités, a affirmé dimanche dernier Jo Brouns. Selon l’accord de février dernier, une quarantaine d’entreprises agricoles particulièrement émettrices d’azote - classées rouge - devront fermer d'ici à 2025, avec indemnisation. De plus, quelque 120 élevages classés “orange foncé” ont pour leur part la possibilité d’arrêter volontairement leurs activités d’ici 2026.
“Une solution se prépare pour elles”, a assuré M. Brouns (CD&V) sur la chaîne flamande VTM.
Quarante-et-une entreprises agricoles figurent actuellement sur cette liste rouge. Selon M. Brouns, 35 d’entre elles ont déjà volontairement choisi d’arrêter. “En ce qui concerne les autres entreprises, il faudrait surtout regarder si elles ont fait des efforts pour réduire leurs émissions d’azote depuis 2015", a précisé le ministre.
La liste des exploitations classées “rouge” comptait, dans une première version datant de 2014, 135 noms. Elle a ensuite été réduite à 54 en 2015, puis à 41 dans l’accord trouvé l’an dernier au sein du gouvernement flamand.
Le ministre CD&V a souligné dimanche que 35 de ces plus de 50 entreprises ont déjà volontairement choisi d’arrêter. Il a souligné que cette liste pourrait être raccourcie en fonction des efforts réalisés par ces exploitations.
Quelque 20.000 réclamations ont été introduites contre le projet du gouvernement flamand. Elles doivent être prises au sérieux, a souligné M. Brouns.
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