Suicide d’un ado de 14 ans en Flandre: son entraîneur de boxe “n’avait rien vu venir”

“Deux jours avant, il était encore ici à taper dans un sac de frappe. Il était fier quand quelqu’un lui disait à quel point il se débrouillait bien. Et puis il y a eu le message de son père.” Bruno Derycke, 40 ans, a donné des cours de kickboxing à Daan. “Nous n’avions jamais rien remarqué. Daan ne m’en a jamais parlé. Au contraire, il était toujours de bonne humeur. Mais c’est aussi logique: c’était un endroit sûr pour lui.”

Daan habitait à Waregem. Il venait d’avoir 14 ans. Il était victime d’intimidation à l’école depuis qu’une photo intime de lui a circulé il y a quelques mois. Selon ses parents, il y a également eu un incident lors d’une fête, deux jours avant qu’il mette fin à ses jours. “Ce qui s’est passé exactement là-bas, personne ne le sait pour l’instant”, témoigne Bruno. “Mais cela a dû être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour lui.”

En plus du rugby qu’il pratiquait à Waregem, Daan a fait ses premiers pas dans la salle de boxe du Siam Gym à Zwevegem il y a environ trois ans. Avec son père. Rapidement, c’est devenu l’un des endroits les plus importants de sa vie. Il a pratiqué le thaï et le kickboxing avec passion. “Daan était un petit garçon très enthousiaste”, poursuit Bruno. “Il tirait sa confiance en lui de la boxe. Il était bavard aussi. Parfois, nous devions le calmer un peu (rires). Nous n’avions pas remarqué qu’il avait des difficultés.”

Et c’est précisément pour cela que Bruno témoigne. Il veut faire comprendre à quel point il est important de parler. “Si seulement il nous avait dit quelque chose. On aurait peut-être pu l’aider. Je suis sûr qu’il est devenu plus résistant grâce à la boxe. Mais si un groupe vous prend en grippe, il n’y a pas grand-chose que vous puissiez faire en tant qu’enfant. Les enfants sont si durs.”

Les parents de Daan ont déposé une plainte et le parquet de Courtrai a ouvert une enquête. Bruno espère que la responsabilité des élèves qui le harcelaient sera établie. “Ce ne sera pas évident, nous en sommes conscients. Et bien sûr, il s’agit d’enfants entre eux. Mais il est socialement important d’envoyer un signal. Doit-on les punir sévèrement ? Non. Mais il faut leur faire prendre conscience des conséquences dévastatrices de ces moqueries.”

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