Trente sans-papiers sur des grues à Bruxelles

Trente sans-papiers occupent lundi quatre grues à Bruxelles. Parmi ceux-ci, 23 occupent trois grues situées sur le chantier du futur casino de Bruxelles, à côté de la place De Brouckère.

Pour rappel, 5 grévistes de la faim de l'ULB étaient montés sur deux grues dimanche soir et ont été rejoints durant la nuit par deux autres occupants du bâtiment de l'avenue Buyl à Ixelles. Une troisième grue est occupée par deux sans-papiers qui ne font pas partie des grévistes de l'ULB.

Peu avant 17H00 lundi, 14 sans-papiers ont par ailleurs profité de l'absence de périmètre de sécurité dans la rue Grétry pour monter sur la grue et rejoindre ses trois premiers occupants. La police est toujours sur place. Vers 20H00, un des occupants de la grue - où se trouvent donc 17 sans-papiers - est descendu chercher des bouteilles d'eau avant de remonter.

Outre ces 23 sans-papiers, 7 autres personnes sont montées lundi en fin d'après-midi sur une grue d'un chantier situé à l'angle du boulevard Emile Jacqmain et de la rue de Malines, à Bruxelles, a-t-on appris de source policière.

Un rassemblement a été organisé à partir de 16H00 place De Brouckère par le Comité d'actions et de soutien aux sans-papiers (CAS) de l'ULB. Le CAS dit comprendre le geste désespéré des occupants des grues, sans le soutenir. "Nous sommes indignés par la politique criminelle et discriminatoire de la ministre de l'Immigration, une politique du chantage qui encourage les grèves de la faim et les tentatives de suicide pour l'obtention d'un titre de séjour", a réagi le CAS. Les organisateurs du rassemblement entendaient attirer l'attention des politiques sur la situation des 100.000 personnes sans-papiers vivant en Belgique.

Samedi, deux grévistes iraniens qui étaient montés en haut d'une grue d'un chantier du boulevard Albert II étaient redescendus après avoir passé quatre nuits à l'extérieur. Une jeune femme également iranienne avait été redescendue la veille. "Les trois grévistes n'ont reçu aucun titre de séjour provisoire, ni promesse de régularisation", a tenu à préciser lundi l'Office des étrangers, qui a refusé de négocier directement auprès des Iraniens ou des Collectifs de soutien aux sans-papiers. L'un des deux sans-papiers iraniens était signalé à rechercher par la police après une condamnation à une peine de 3 ans d'emprisonnement. (belga)