Un Codeco virtuel annoncé demain à 15 heures, la fermeture des écoles ne serait pas sur la table

Les chiffres des hospitalisations sont stables sur les trois derniers jours (206 selon le dernier rapport Sciensano). Demain vendredi, les chiffres sur les contaminations (de mardi) seront disponibles et détermineront la discussion, a précisé le cabinet dans l’après-midi.

“Notre pays est sur un plateau ascendant”, a expliqué le chef du gouvernement en réponse aux questions des députés à la Chambre jeudi. Les modèles scientifiques prévoyaient une augmentation des hospitalisations et ensuite une diminution, mais l’augmentation, attendue fin mars, se produit plus tôt que prévu. Le gouvernement s’inquiète particulièrement de la croissance des cas chez les moins de 20 ans qui mène de facto à celle des hospitalisations chez leurs parents. “Dans les prochains jours, nous devons être particulièrement prudents”, a souligné M. De Croo.

Les chiffres sont à l’étude. Un comité ministériel restreint fédéral doit se réunir en fin de journée. “Ce sont les chiffres qui doivent nous aider à prendre des décisions et non les émotions ou la panique”, a ajouté le Premier ministre.

Une réunion du Comité de concertation était déjà à l’agenda ce vendredi en visioconférence. Tout au long de la journée de jeudi, les médias avait annoncé la possibilité d’une réunion en présentiel, au vu des récents chiffres de l’épidémie. Une fermeture des écoles avait également été évoquée jusqu’aux vacances de Pâques. “Dans les circonstances actuelles, il est fort probable qu’on réunisse les gouvernements (...) ce n’est pas encore décidé, mais cela semble quand même indiqué”, avait même confirmé le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke au micro de RTL.

Selon plusieurs médias, les autorités veulent procéder à un “tour de vis” afin de permettre la réouverture des écoles le 19 avril (soit après les vacances de Pâques) et la réouverture de l’Horeca le 1er mai, comme inscrit dans le calendrier de déconfinement communiqué après le dernier Comité de concertation (voir encadré ci-dessous). 

Les experts craignent une explosion des chiffres si l’on n’intervient pas rapidement. “Je pense qu’il faut absolument sauvegarder l’objectif de rouvrir les écoles après Pâques et de rouvrir l’Horeca le 1er mai. Mais pour en arriver là, à court terme, il faut prendre d’autres mesures”, selon le ministre Vandenbroucke. “Nous devons durcir les mesures maintenant si nous voulons assouplir après les vacances de Pâques”, prolonge-t-il sur VTM.

Au vu de l’évolution inquiétante des chiffres (la barre des 5.000 contaminations a été dépassée lundi), Alexander De Croo s’est entretenu mercredi soir avec les ministres-présidents des Régions au sujet de la situation sanitaire et de l’évolution des chiffres jugée “préoccupante”.

“Vu l’évolution de la situation sanitaire, les assouplissements prévus pour avril sont clairement incertains”, indiquait-on mercredi soir dans l’entourage d’Alexander De Croo. “En avril, il sera très difficile d’ouvrir les choses”, a confirmé le porte-parole interfédéral Covid-19 Yves Van Laethem sur Bel RTL ce jeudi matin.

Les lieux où le nombre de foyers de contamination inquiète sont les entreprises et les écoles. Le Premier ministre et le ministre de l’Emploi ont rencontré mardi les employeurs pour leur rappeler que le télétravail était la règle. Pour le PTB, il manquait les syndicats. Qui plus est, c’est insuffisant, car dans beaucoup de secteurs le travail à distance n’est pas possible et les travailleurs doivent se rendre sur leur lieu de travail. 

Le cadre réglementaire sera adapté de manière à permettre de tester plus facilement dans les entreprises et à développer les autotests, a indiqué M. Vandenbroucke à la Chambre. Aux yeux du ministre de la Santé, il faudra aussi fournir un effort particulier de mobilisation. Les données disponibles montrent que dans les provinces de Hainaut et de Liège, très peu de personnes se font tester.

Concernant les écoles, il avait été demandé aux ministres-présidents de faire procéder à une évaluation des mesures actuelles en vigueur par les ministres compétents. Une réunion entre le Commissariat Coronavirus et ces derniers était prévue ce jeudi à 14 heures. Elle a été avancée deux heures plus tôt au cabinet du Premier ministre et s'est terminée un peu avant 15 heures.

Selon Sudpresse, ce sont le Commissariat Coronavirus et certains membres de l’entourage du gouvernement fédéral qui seraient en faveur d’une fermeture des écoles dès lundi prochain, et ce, jusqu’aux vacances de Pâques, pour contrer une nouvelle flambée de l’épidémie.

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Les experts du RAG (Risk Assesment Group) et du GEMS y sont eux défavorables: ils ont adressé une série de recommandations pour justement éviter de les fermer. Dans ce “lockdown bis”: un couvre-feu uniformisé de 20 heures à 5 heures, la fermeture des grands centres commerciaux, des métiers de contact et des lieux de loisirs, la suspension des activités extrascolaires et une réévaluation du port obligatoire du masque pour les enfants à partir de 10 ans.

La rentrée à 100% en présentiel des 3e et 4e secondaires prévue pour le lundi 29 mars risque donc fortement d’être reportée après les vacances de Pâques.

Côté flamand, le ministre de l’Éducation Ben Weyts, qui a déclaré jeudi matin sur Radio 1 qu'il ferait “tout pour éviter une fermeture des écoles”, a déjà tranché. Les élèves flamands du 2e cycle ne retrouveront leurs salles de classe à 100% seulement le 19 avril. Les élèves flamands de 5e et 6e primaires devront en outre porter de manière permanente un masque à l’école. La mesure sera effective au plus tard lundi.

Du côté francophone, la ministre Caroline Désir, qui plaide tout comme son homologue flamand  Ben Weyts pour vacciner en priorité les enseignants,  soumettra vendredi aux acteurs de l’école francophone la même échéance pour le retour à 100% en présentiel des 3e et 4e secondaires. Elle a également exclu une fermeture des écoles “à ce stade”.

À la Chambre jeudi, le cdH et DéFI ont une fois de plus exhorté le gouvernement à accélérer le rythme de la campagne de vaccination (qui est organisée avec les Régions). M. De Smet a pris l’exemple de la Grande Bretagne et aujourd’hui des Etats-Unis où le pragmatisme semble l’emporter. “Vous verrez: ils vont s’en sortir et retrouver une vie normale bien avant nous”, a-t-il prédit.

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