Un gouvernement pour la fin de l’année? “C’est encore possible”

La dernière table ronde réunissant la N-VA et le PS remontait déjà au dimanche 28 juillet dernier. Un mois plus tard, les deux principales forces politiques du nord et du sud du pays se sont à nouveaux rencontrées, à l’initiative du duo Didier Reynders-Johan Vande Lanotte. Les informateurs ont présenté leur note sur la situation budgétaire du pays et évoqué les problèmes socio-économiques.

L’objectif de ce nouveau tour de table était avant tout de mettre la pression sur le PS et la N-VA afin qu’ils mettent de l’eau dans leur vin en vue de former un gouvernement fédéral. Cela dit, les choses devraient très peu évoluer tant qu’il n’y a pas d’accord en Wallonie. Encore un peu groggy de l’échec de la coalition coquelicot, le PS doit faire avaler à sa base sa future alliance avec le MR, malgré la participation très probable d’Ecolo qui adoucit quelque peu les choses.

Dans ce contexte délicat pour le PS, montrer trop d’ouverture à l’égard de la N-VA, qu’il n’a cessé de fustiger en campagne, pourrait froisser son seul partenaire à gauche de l’échiquier politique. D’où la prudence des socialistes. Pour rappel, Ecolo ne participe pas aux négociations fédérales, refusant de s’asseoir à la même table que la N-VA. Le PTB et le Vlaams Belang n’ont pas été conviés aux discussions.

Si la situation peut paraître compromise compte tenu des divergences idéologiques abyssales entre le PS et la N-VA, certains négociateurs affirment qu’un gouvernement fédéral est encore possible “pour la fin de l’année”. “Même si le chemin est encore long”, précisent-ils toutefois dans Het Laatste Nieuws. En effet, la situation budgétaire (déficit de 7,5 milliard cette année, jusqu’à 10 milliards pour 2020) et le contexte international (Brexit, guerre commerciale Chine-Etats-Unis, récession de l’économie allemande) pourraient pousser le PS et la N-VA au pragmatisme et au compromis, analyse encore La Libre Belgique. Les deux partis n’ont pas envie non plus d’élections anticipées, sentant le souffle chaud du PTB sur sa gauche et du Vlaams Belang sur sa droite.

Certains émettent toujours des doutes aussi sur les intentions de la N-VA : a-t-elle encore réellement envie de participer à un gouvernement fédéral ou va-t-elle se retirer des négociations et se replier sur la Flandre? Bart De Wever semble toutefois avoir besoin des leviers du fédéral pour faire augmenter le taux d’emploi en Flandre à 80%, l’un de ses grands objectifs. Ce scénario mettrait dans l’embarras le CD&V et l’Open VLD, partenaires des nationalistes en Flandre.

La mission des deux informateurs s’achèvera le 9 septembre prochain, date à laquelle ils remettront leur rapport définitif au roi. Nommé Commissaire européen, Didier Reynders devra se consacrer à ses obligations européennes. Par conséquent, il est improbable que le Palais prolonge sa mission.