Un important radiologue russe devenu persona non grata s’installe à Liège

Le 30 mars dernier, Sergey Morozov a dû fuir sa ville natale accompagné de sa femme et de ses deux plus jeunes enfants. Devenu persona non grata en Russie pour avoir signé et diffusé une pétition, soutenue par près de 18 000 médecins, critiquant la guerre en Ukraine. “Nous n’avons plus le droit d’employer le mot ‘guerre’ en Russie. C’est considéré comme une infraction pénale par les autorités. On doit parler d’’opération spéciale’”, raconte-t-il à nos confrères de La Libre.

Abandonnant son poste à la tête du Centre public de diagnostics et de télémédecine de Moscou, il s’est retrouvé dans la cité ardente afin de travailler chez Osimis, une jeune entreprise qui a développé une plateforme d’intégration et de distribution de solutions d’IA pour les flux de radiologie des hôpitaux

Alerté du sort de son ami, Erik Ranschaert saute sur l’occasion et propose à Osimis, jeune entreprise liégeoise (où il occupe, à temps partiel, le poste de Chief Medical Officer), de rencontrer l’expert russe dans le cadre du recrutement d’un nouveau CEO. “Je connaissais Osimis, explique Sergey Morozov. J’ai donc accepté de discuter avec le management et j’ai été impressionné par sa vision de long terme, mais aussi par le haut niveau de professionnalisme du conseil d’administration (présidé par Jacques Galloy, NdlR).” On lui propose de devenir Chief Innovation Officer (CIO) d’Osimis alors que Peter Morel est désigné CEO (en remplacement de Cédric Constant).

Osimis a développé une plateforme d’intégration et de distribution de solutions d’IA pour les flux de radiologie des hôpitaux. La “medtech” emploie 15 personnes sur le site liégeois de l’incubateur WSL.

Dès qu’il aura obtenu un permis de travail des autorités belges, Sergey Morozov rejoindra ses nouveaux collègues. “Mon rôle sera de développer les partenariats d’Osimis avec les hôpitaux et les centres médicaux, mais aussi de les aider à choisir les meilleures solutions d’IA dans le domaine de la radiologie, expose-t-il. Je dois encore vous dire une chose : l’hospitalité, ici à Liège, est juste énorme !”

Une cérémonie de mariage à… Bruges !

Sergey Morozov avait déjà foulé le sol belge avant de s’installer en bord de Meuse, à Liège. “Lorsque je me suis marié,raconte-t-il, nous avions organisé une petite cérémonie à Bruges ! J’ai aussi noué de nombreux contacts avec des personnes qui vivent en Belgique et, lorsque je présidais la Société européenne d’informatique d’imagerie médicale, je me suis rendu plusieurs fois à la Commission européenne, à Bruxelles.” Il lui reste à découvrir, désormais, tous les charmes et les délices de la Principauté.