Un journaliste de la RTBF se défend contre Lizin

En réalisant un reportage critique sur Anne-Marie Lizin, le journaliste de la RTBF Patrick Remacle n'a commis aucune faute et n'a en aucun cas provoqué la fin politique de l'ex-bourgmestre de Huy, a plaidé lundi l'avocat du journaliste devant la cour d'appel de Bruxelles. L'ancienne bourgmestre de Huy reproche au reporter d'avoir réalisé une émission de manière partiale, dans le but de la détruire politiquement.
 
Tracts électoraux
"Le journaliste n'a commis aucune faute professionnelle", a plaidé Jacques Englebert, conseil de Patrick Remacle. L'avocat a rappelé le principe de la liberté d'expression, un droit fondamental, particulièrement dans la presse et vis-à-vis des personnages publics. "Il est normal que les hommes et femmes politiques fassent l'objet de critiques", a-t-il commenté.
 
Un reportage sur Anne-Marie Lizin avait été diffusé dans le JT de la RTBF en décembre 2007 puis une autre séquence, plus longue, avait été diffusée sur la chaîne publique en avril 2008. Anne-Marie Lizin était alors encore bourgmestre (PS) de la ville de Huy. Le journaliste y avait notamment montré des employés de la commune distribuant des tracts électoraux pour Anne-Marie Lizin pendant leurs heures de travail. Les employés en question et la bourgmestre s'étaient alors constitués partie civile contre Patrick Remacle.
 
"L'émission n'a pas engendré sa fin en politique"
Anne-Marie Lizin affirme qu'elle n'a jamais demandé aux employés de distribuer des tracts pour elle et les employés, eux, ont affirmé qu'ils avaient pris congé. "L'enquête administrative menée par le ministre Courard avait établi que certains des employés avaient remis une fiche de congé mais que d'autres pas", a plaidé Me Englebert. "Par ailleurs, Patrick Remacle n'a jamais prétendu dans son reportage que les employés avaient agi sous l'ordre de Mme Lizin."
 
Enfin, le journaliste et son conseil estiment que, même si la cour considère qu'il y a faute, le dommage est inexistant. "Sa fin en politique n'est en rien liée à cette émission", a indiqué Me Englebert, concluant que la réparation de 50.000 euros exigée par Anne-Marie Lizin est démesurée. Le ministère public sera amené à émettre un avis dans cette affaire. Il sera communiqué le 3 mai prochain aux parties qui pourront alors y répliquer. (belga/mb)