Un Kern sur l'expulsion de diplomates russes

La question a été abordée jeudi soir lors du sommet européen. "Nous avons eu un débat qui n'a pas été simple", a indiqué M. Michel qui avait réclamé une coordination européenne. "Les regards se sont tournés vers la Belgique", a-t-il ajouté. 

Certains pays auraient voulu que la Belgique expulse des diplomates russes auprès des institutions internationales qui ont leur siège à Bruxelles mais accrédités formellement auprès de la Belgique. "Je n'ai pas accepté ce raisonnement", a expliqué M. Michel. 

"Je ne vois pas pourquoi la Belgique assumerait"
Les pays de l'Union européenne n'ont pas tous adopté la même attitude. Actuellement, outre la Grande Bretagne, 16 pays ont pris la décision d'expulser des diplomates russes, dont la France, l'Allemagne, les pays baltes, la Hongrie ou encore l'Espagne. La Belgique juge qu'il ne lui revient pas d'assumer les conséquences d'une décision sur laquelle il n'y a pas d'unanimité européenne. "Je ne vois pas pourquoi la Belgique assumerait seule une décision que d'autres pays européens n'assument pas", a expliqué M. Michel.

Par souci de "prudence", des "vérifications" sont opérées avec l'Union européenne et l'OTAN, les deux institutions ayant des règles d'accréditation différentes. Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, fera un rapport à ses ses collègues du gouvernement mardi après-midi. Une communication est annoncée à l'issue de la réunion. Le Premier ministre n'a pas donné d'indication sur l'attitude qu'adoptera la Belgique sur le plan bilatéral.

"La Russie sera toujours un grand voisin"
En janvier et en février, avant l'empoisonnement de l'ex-agent russe Sergueï Skripal et de sa fille, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères se sont rendus en visite de travail en Russie. M. Michel a rencontré son homologue russe, Dmitri Medvedev et le président Vladimir Poutine. 

Malgré le contexte de tension avec la Russie depuis l'annexion de la Crimée, la Belgique estime qu'il faut maintenir un "canal de dialogue". "La Russie sera toujours un grand voisin de l'Union européenne", a fait remarquer M. Michel.