Un médecin généraliste d'Anvers va refuser les patients non vaccinés

Le généraliste qui a adressé un message à ses patients non vaccinés est, selon son entourage, “de la vieille école” et qui prend encore le temps de faire consciencieusement des visites à domicile. “Il est sincèrement bouleversé et ne comprend pas pourquoi les gens ne veulent pas se faire vacciner.”

“Par peur des représailles”, il préfère ne pas raconter son histoire dans les journaux. En tout état de cause, il ressort de sa motivation qu’il ne veut pas refuser des patients pour le bien de sa santé ou celle de colocataires éventuellement vulnérables. “Si vous n’avez pas été vacciné, il vaut mieux trouver un autre médecin généraliste, car vous ne faites pas confiance à la médecine, alors ne me faites pas confiance non plus”, est le texte clair du message accroché à la porte.

Cela n’est pas permis, selon le professeur Michel Deneyer, vice-président de l’Ordre des médecins. “Un refus général de fournir des soins médicaux non urgents parce que le patient n’a pas été vacciné est déontologiquement inacceptable. Selon le Code d’éthique médicale, le médecin ne peut juger qu’au cas par cas qu’il ne peut pas poursuivre une relation thérapeutique ou fournir une intervention ou un traitement. Il doit y avoir une raison claire à cela: un conflit avec le patient ou un manque de bienveillance.”

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Les patients non vaccinés ont le droit d’être vus par leur médecin. “Le jugement doit être exercé en toute conscience, en tenant compte du contexte global. S’il existe un risque pour la santé du médecin ou celle de tiers, le médecin peut refuser de fournir des soins. Mais pas sans vérifier qu’il n’y a pas de pathologie prépondérante et, si nécessaire, sans garantir la continuité des soins. Dans tous les autres cas, le médecin doit donner une consultation au patient non vacciné. Il demande alors au patient de suivre des mesures de protection supplémentaires et prend lui-même les précautions nécessaires”, indique le professeur.

Ce que risque un médecin s’il refuse des patients non vaccinés contre les règles est moins clair. “S’il y a des plaintes, elles sont traitées dans les conseils provinciaux de l’Ordre. Le droit disciplinaire n’est pas quantifié. L’arrêté royal 79 ne me permet même pas de communiquer à ce sujet en cas de plainte en général.”

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Au sein de l’association de médecins généralistes Domus Medica, Roel Van Giel prend la défense de ce médecin. “Personne ne traîne un papier comme ça pour s’amuser. Le groupe des personnes non vaccinées fait l’objet de nombreuses discussions entre médecins. Ils exercent une pression énorme sur le système de santé. Ne devrions-nous pas, à un moment donné, nous orienter vers une vaccination obligatoire? Cette question devrait être inscrite à l’ordre du jour politique, après un large débat social. La pandémie dure depuis près de 20 mois, la énième vague commence à peser mentalement. C’est peut-être moins visible que les lits occupés dans les hôpitaux, mais si cela continue pendant des mois, nous ne pourrons pas nous maintenir à flot.”

“Juste parce que j’ai partagé le message de mon médecin généraliste sur les réseaux sociaux, je suis soudainement bombardé de messages haineux. Il y a même des menaces de mort parmi eux”, confie le patient qui a publié la photo sur les réseaux sociaux.

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