Un reportage de la RTBF sur un légionnaire liégeois parti combattre en Ukraine crée le malaise

Environ 20.000 volontaires étrangers ont incorporé la légion internationale pour l’Ukraine pour combattre les troupes russes. Parmi la centaine d’hommes venus de Belgique, Jacques Martin, 51 ans, originaire de Flémalle, qui est parti pour le front ukrainien mardi. “Non, je n’ai pas peur. Je serai prudent (...) Si on a peur, il faut rester où on est”, confiait-il dans le reportage que lui consacrait la chaîne publique.

Lors de la séquence, de nombreux téléspectateurs avaient été interpellés par une affiche “corps franc Wallonie” qui trônait sur le mur du légionnaire liégeois. Également appelé Légion Wallonie, il s’agit en réalité d’une des divisions de la Waffen SS, branche militaire de la SS, active durant la Seconde Guerre mondiale.

Interpellée sur Twitter par rapport aux sympathies supposées du légionnaire pour l’extrême droite, la journaliste a répondu qu’il s’agissait plutôt d’un “zozo skin repenti”. “Cela n’enlève rien au malaise, je le conçois. Mais il ne faut surtout pas en conclure que la rtbf fait l’apologie d’une idéologie d’extrême droite. Il faut se calmer et cesser de nous faire un procès sur la toile”, avait-elle réagi.

Mercredi soir, Nathalie Maleux, présentatrice du JT de 19h30, est revenue sur le profil de cet homme, originaire de Flémalle. “Même si l’homme a affirmé à notre journaliste ne pas être membre de l’extrême droite, cette affiche est très claire: c’est une référence à la Légion Wallonie”, a-t-elle indiqué. “Nous avons manqué de mise en perspective hier”, a-t-elle ajouté, avant d’annoncer un reportage sur ces volontaires wallons engagés aux côtés de l’Allemagne nazie. “Reste que partir aider la population ukrainienne les armes à la main n’est pas nécessairement synonyme d’adhésion à cette idéologie”, conclut toutefois la séquence.

Le légionnaire liégeois s’était confié il y a quelques jours à nos collègues de Het Laatste Nieuws. Il expliquait que ce sont ses convictions anarchistes qui l’ont poussé à rejoindre le front ukrainien. “Nous allons nous battre pour la liberté”, assurait-il avec force. “Je suis anarchiste et je me suis battu pour cela à plusieurs reprises. J’étais dans la légion en Croatie, par exemple. Je ne peux pas rester sans rien faire. Les Russes tuent des civils innocents, alors je vais tuer les Russes. Je suis conscient que je peux être capturé ou tué”, prolongeait-il encore.

De premiers Belges sont partis combattre en Ukraine: “Nous allons nous battre pour la liberté et faire face aux dictateurs”