Un salon de l’emploi wallon va offrir des centaines de postes à pourvoir
Le Job IT Day est né en 2011, grâce au soutien des fonds européens Interreg. Organisé pendant sept ans par TechnofuturTIC, il a connu un nouvel essor en 2018 quand le réseau Numeria qui regroupe les cinq centres wallons de compétences TIC (TechnofuturTIC à Charleroi, Technocité à Mons-Hornu, Technifutur à Liège, Technobel à Ciney et Cepegra à Charleroi) a pris le relais. Avec ses partenaires dont Digital Wallonia, le Forem, Agoria, Cefora ou le club B4C (une première) et à l’appui de la Wallonie, le forum se prépare à vivre une nouvelle expérience.
Plus de 129 emplois seront à pourvoir lors du Job IT Day prévu du mercredi 28 au vendredi 30 octobre 2020 de neuf heures à 17 heures. “Mais ce n’est qu’un début car d’autres vont venir se rajouter d’ici l’ouverture du salon” précise la chargée de projet chez Numeria, Éloïse Labas. À l’heure actuelle, une étude de la fédération technologique, Agoria, évalue à plusieurs milliers le nombre de demandes d’emplois numériques non pourvues en Wallonie. “À défaut d’anticiper les besoins de l’industrie 4.0, ce déficit va s’accentuer, déforçant notre économie dans une relance très attendue” estime Numeria dans son dossier de presse.
La vocation du Job IT Day est évidemment de proposer des solutions à ce problème. 267 rendez-vous entre les recruteurs et les demandeurs d’emploi sont d’ores et déjà programmés cette année: “L’an passé, 1.604 rendez-vous ont été pris. Nous sommes partis sur les mêmes bases cette fois-ci.” 97 employeurs sont momentanément inscrits à cette nouvelle édition. Il n’y en avait que 86 en 2019.
Grande nouveauté
La grosse nouveauté, c’est que ce salon de l’emploi se déroulera complètement en ligne. Le coronavirus a contraint les organisateurs à s’adapter. “Il y a trois mois, nous ne savions pas si nous pourrions mettre sur pied l’édition 2020 du Job IT Day en raison des restrictions sanitaires. Finalement, nous avons décidé d’opérer en virtuel et nous en sommes vraiment satisfaits” déclare le coordinateur du projet pour TechnofuturTIC, Pierre Lelong. Quoi de plus normal finalement pour une bourse aux métiers dédiés aux Technologies de l’Information et de la Communation (TIC)!
Au lieu de se concentrer sur une seule journée, l’événement est, cette fois, étalé sur trois jours. C’est ce qui explique, en partie, le nombre croissant d’entreprises participantes même si certaines ont décidé de suspendre leur concours au projet suite au semi-confinement décrété en Belgique.
Agenda
“Les deux premières journées seront entièrement consacrées au recrutement avec la mise en relation de candidats et d’employeurs potentiels ou de cabinets de RH -plus de 300 offres d’emploi et de stages seront proposées” précise Pierre Lelong.
Le vendredi sera dédié aux reconversions et formations, avec la participation de treize opérateurs publics et privés reconnus, dont l’école Be code. “Un travailleur sur deux dans le numérique est issu d’une reconversion” ajoute le coordinateur du projet pour TechnofuturTIC. Des centaines d’opportunités de formation et plus de mille places seront offertes dans ce cadre aux candidats.
Pour guider et accompagner ces derniers, les centres de compétences du réseau Numeria mettront des coaches et experts à disposition. En outre, des conférences en webinaires s’étaleront du 26 au 30 octobre.
Télétravail
À l’heure où le télétravail prend de plus en plus de place, l’importance du Job IT Day s’accroît forcément. Dans une enquête menée par Business for Charleroi (B4C) parmi ses 300 membres, il ressort que neuf répondants au questionnaire sur dix ont déclaré avoir dû apporter des changements à leur organisation interne suite à la crise sanitaire. Sans surprise, le télétravail des employés s’est imposé comme la principale stratégie d’adaptation à la crise, avec le recours au chômage.
Mais il s’avère que “les entreprises qui ont entamé leur transformation digitale ont mieux résisté. Et cette évolution leur a même ouvert des perspectives de recrutement.”
42% des participants à l’enquête estiment que le télétravail leur a permis d’explorer une nouvelle voie commerciale et d’améliorer leurs prises de décision. “Mais cela signifie aussi que 56% de nos membres n’ont pas encore pris conscience de l’intérêt du digital pour se transformer. Il y a encore du boulot” se rend compte l’administrateur de B4C, Mathieu Demaré.
Perspectives
L’étude “Shaping the future of work” diligentée par Agoria en collaboration avec le cabinet Roland Berger et les agences pour l’emploi des trois régions du pays (Forem, VDAB et Actiris) confirme l’influence du numérique sur le marché du travail: “La transformation digitale booste non seulement la remise à niveau des compétences, mais elle favorise l’émergence de nouvelles fonctions. Coach de robot, développeur web apps, concepteur designer en 3D, analyste en big data, expert en internet des objets sont autant d’opportunités de carrières à saisir dans un monde du travail en profonde mutation.”
Par ailleurs, lors d’interviews pour des recrutements effectuées depuis le printemps, Mathieu Demaré a constaté que des consultants IT se sont retrouvés au chômage en raison du report ou de l’annulation de projets auxquels ils devaient participer. Le Job IT Day veut favoriser la remise à l’emploi de ces profils laissés sur le carreau.
Plateforme de dating
Cette année encore, sa puissante plateforme de dating permettra aux participants de publier leur profil, chercher, trier et analyser les propositions, et enfin planifier les entretiens, toujours en mode virtuel. Pour la conception de cet outil de matching, la Petite et Moyenne Entreprise (PME) brabançonne, Fusor, qui l’avait testé en conditions réelles l’an dernier s’est inspirée du fonctionnement des sites de rencontres en ligne.
Lors de leur inscription, les candidats en recherche d’emploi sont invités à auto-évaluer leurs compétences, alors que les recruteurs définissent leur niveau d’exigences pour chacun de leurs profils. Un algorithme croise ces données et établit des compatibilités, par taux décroissant. Un agenda permet aux participants de programmer les rendez-vous, d’en fixer la durée, de les déplacer ou les annuler jusqu’à la veille. Il leur est aussi possible de s’échanger des informations par mail de manière sécurisée. C’est l’entretien final qui détermine “si ça peut coller” entre eux.
Echanges
Grâce à une nouvelle application de meeting en open source élaborée par Fusor, les participants pourront aussi échanger en direct des documents, photos et vidéos comme lors d’une interview présentielle.
Dès l’inscription, le candidat devra préciser ses motivations: recherche d’emploi ou intérêt pour une formation. Dans le premier cas, il sera invité à aller découvrir les offres en ligne et à s’inscrire sur la plateforme de dating pour obtenir des rendez-vous. Sinon, une visualisation du programme de conférences, d’ateliers et de coaching lui permettra de tirer le meilleur de ce salon pour l’emploi et de préparer sa participation de manière optimale. L’accès à toutes les activités et outils du forum est gratuit.
Bilan
Le Job IT Day a obtenu un taux de satisfaction de 97% exprimé par les recruteurs (dont 52,9% se déclarent très satisfaits) lors de son édition 2019. Le recrutement est la première motivation à participer à ce forum (67,1% des participants, devant la constitution d’une réserve pour 25,7%). La qualité des candidats a été perçue comme excellente ou très bonne pour un quart d’entre eux, bonne dans 70% des cas. Ainsi, 47,1% des entreprises ont annoncé vouloir les engager, et 42,9% ont déclaré vouloir “probablement” le faire. L’organisation a été jugée excellente ou très bonne par 77% des répondants.
“Juste après, 260 engagements avaient été recensés. Mais le processus peut être plus long pour d’autres candidats” affirme Pierre Lelong.
Ce salon du recrutement et de la formation est considéré comme le plus grand des métiers numériques en Belgique francophone. Traditionnellement, il se tient à Charleroi.
Compétences recherchées
En préambule à la présentation du Job IT Day 2020, le Directeur Technologique de Microsoft Belux, Bruno Scroder, a dévoilé les dernières tendances observées à partir des recherches sur Linkedin: “Ce qui ressort des professions qui sont les plus recrutées et des compétences qui sont les plus demandées en général, même en dehors de l’informatique, ce qui vient en numéro 1, c’est la capacité à gérer des projets. (...) La deuxième compétence demandée le plus souvent, c’est la compétence d’enseignement. Ca aussi, c’est vraiment bien en phase avec ce qu’il se passe pour le moment. Les organisations doivent massivement passer à d’autres types de fonctionnement et doivent adopter de nouveaux outils. Quelqu’un qui est à la fois capable de gérer un projet ou de pouvoir expliquer des choses et transmettre du savoir, ce sont des compétences extrêmement importantes maintenant.”
Bruno Scroder cite alors quelques métiers en vogue: “En matière de recrutements, on voit toujours une prépondérance du commercial, des accounts manager. Mais il y a aussi les ingénieurs software, logiciels. Ceux qui ont la capacité de programmer. Et parmi eux, il n’y a pas que les grands champions de la programmation de systèmes ultra-compliqués. Cela traverse toutes les catégories notamment avec le passage au virtuel. On parle de la création de systèmes de vente en ligne, par exemple. Le marketing en ligne a vu une poussée vraiment très forte de demandes de maîtrise d’Adobe ou de Javascript. Ce sont des compétences de base. (...)
On voit aussi une demande extrêmement soutenue de personnes capables de gérer des données.
On voit aussi une demande extrêmement soutenue de personnes capables de gérer des données. Cela part de l’acquisition. On voit une augmentation du besoin d’automaticiens, par exemple. Des gens qui sont capables d’aller mettre des capteurs dans des environnements de production sur des machines et sont capables de définir, de mettre au point ou de faire fonctionner l’électronique qui va ramener toutes les données. Voilà, un effet très net de l’internet des objets. Il y a aussi une recherche d’employés capables de structurer, de nettoyer, de rendre utilisable dans d’autres environnements, d’analyser et de tirer des enseignements des données.
Ville de Charleroi
L’Echevin du Développement Numérique de la Ville de Charleroi, Eric Goffart (C+), faisait partie des invités de la conférence de presse en ligne du Job IT Day. A ses yeux, le fonctionnement de la Ville de Charleroi doit avancer davantage vers le numérique: “Il faut revoir notre architecture informatique et nous avons prévu un budget pour cela. Nous devons tirer les leçons du confinement et mettre en place une meilleure organisation du service aux citoyens. L’autre enjeu majeur sera de réduire la fracture numérique.”
Très clairement, il veut faire du Pays Noir, un acteur dynamique du numérique: “Charleroi constitue déjà un pôle de l’industrie créative. Il suffit de voir l’éco-système qui est en train d’être installé le long des quais de la Sambre. L’objectif final, c’est de de rendre le territoire encore plus attractif et de créer davantage d’emplois dans cette filière.”
Inscriptions
Toutes les activités du Job IT Day sont gratuites et ne nécessitent aucun déplacement. Néanmoins, une inscription préalable sur le site web de l’événement est demandée.
Retrouvez, ici, toute l’actualité de Charleroi et de sa région.
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