Un tribunal arbitral pour les abus sexuels au sein de l'Eglise?

Un tribunal arbitral pour traiter les cas non-judiciarisés d'abus sexuels commis par des religieux placerait l'Eglise devant ses responsabilités, a commenté jeudi sur La Première (RTBF) le père Tommy Scholtès, directeur de rédaction des Médias catholiques.
 
"L'avantage, c'est que l'Eglise est mise devant ses responsabilités. Elle a dit qu'elle indemnisera les victimes, elle doit maintenant fixer les modalités", a expliqué le religieux. Les parties (experts désignés par la commission, Eglise, associations, etc) doivent se mettre autour de la table. Il s'agit de définir "les règles, un budget et des échelles d'indemnisation selon ce que les victimes demandent et ont vécu", détaille Tommy Scholtès.
 
Le fait que la procédure soit écrite constitue un avantage, selon lui, car cela permettrait de "canaliser davantage" la tension et les émotions. Ce tribunal pourra se prononcer en cas de renoncement à la piste judiciaire ou lorsqu'il n'y a plus de traitement judiciaire possible, comme lorsque les faits sont prescrits.
 
En revanche, "certains faits seront difficiles à établir, mais ce sera à ce tribunal d'arbitrage d'en décider", fait remarquer Tommy Scholtès. Il estime qu'il y aura encore à l'avenir une "expression de demande de pardon" de la part de l'Eglise, "même si le pape et Mgr Léonard" ont déjà formulé de telles expressions. La création d'un tribunal arbitral constitue la recommandation-phare émise mercredi par la Commission spéciale relative au traitement d'abus sexuels et de faits de pédophilie dans une relation d'autorité, en particulier au sein de l'Eglise. (belga/mb)