Une gardienne de la prison de Gand attaquée par un terroriste: “Il craignait d’être déchu de sa nationalité”

Les faits se sont produits vers 8h30 au matin dans un atelier de la prison. Un détenu s’en est pris soudainement à une gardienne et l’a poignardée à l’aide de ciseaux. Des collègues sont alors intervenus et ont réussi à maîtriser l’individu. Des unités spéciales de la police gantoise l’ont alors arrêté et emmené pour l’interroger. Une enquête a été ouverte. Il sera probablement transféré dans une autre prison.

La victime a été blessée au cou et à la bouche. Elle a été transférée à l’hôpital, mais a été autorisée à sortir après avoir été soignée. “Ce ne sont pas des blessures graves, mais avec un peu de malchance, elle n’aurait pas été capable de témoigner de ce qu’il s’est passé”, explique une source bien informée dans Het Nieuwsblad.

Le détenu en question n’est autre que Hassan Hamdaoui, 39 ans, chef de file de la filière arabo-tchétchène démantelée en 2009 en Belgique. L’individu, d’origine marocaine, était tourmenté depuis plusieurs jours, explique Het Nieuwsblad. Connu pour être ingérable et déséquilibré, l’homme a été déclaré fou par plusieurs experts psychiatres judiciaires. Au fil des années, il a accumulé les sanctions disciplinaires.

“La semaine dernière encore, il avait attaqué un membre du personnel et avait été placé à l’isolement. Hier, il reprenait le travail à l’atelier pour la première fois. Il a agi par colère parce qu’il craignait de perdre sa nationalité belge. Il l’avait déjà dit et redit”, relatent plusieurs sources.

Son frère, Abdelgabar Hamdaoui (né en 1978), disparu et sans doute mort en Syrie, avait été déchu de sa nationalité récemment. La justice belge avait-elle réellement l’intention de déchoir Hassan Hamdaoui de sa nationalité? Ce n’est pas clair pour l’instant.

Considéré comme extrêmement dangereux, Hassan Hamdaoui est plus connu sous le nom de “la terreur de la place Saint-Jean”. En 2009, le djihadiste cherchait en Arabie Saoudite à financer des attentats en Belgique, notamment contre le siège de l’Otan à Bruxelles et contre la communauté juive. Il recrutait aussi chez nous pour envoyer des combattants en Tchétchénie, dont certains ont pris le chemin de Grozny à sa demande. La filière avait été démantelée en 2009.

En 2013, dans l’attente de son procès, Hamdaoui s’est rendu en Syrie avec ses deux frères, Abdelgabar et Driss, et a rejoint la branche locale d’Al-Qaida. En octobre de cette année-là, il est rentré en Belgique, ses frères ont péri dans les combats. En 2014, l’homme a été condamné à douze ans de prison pour ses activités terroristes liées à la filière tchétchène et à deux ans de prison supplémentaires, à l’issue d’un deuxième procès, pour appartenance à une organisation terroriste.