Valérie et Éric sont en colère contre le bourgmestre de Pepinster: “Il n’est jamais venu à Goffontaine”
InondationsLe village de Goffontaine est-il l’un des grands oubliés des inondations à Pepinster? C’est en tout cas ce que pensent Valérie et Éric, deux habitants et bénévoles au centre de crise autogéré installé à l’entrée du hameau. Ils sont en colère contre le bourgmestre, Philippe Godin, qui, selon eux, ne serait jamais allé sur place pour constater les dégâts et rencontrer les nombreux sinistrés. Le principal intéressé leur répond.
Valérie et Éric font partie des bénévoles qui gèrent le petit centre de crise de Goffontaine, situé dans l’ancienne école Binet, à l’entrée du hameau, et créé trois jours après la décrue. De là, ils distribuent des vivres, des biens aux personnes sinistrées qui en ont besoin.
Si eux deux ont eu la chance de ne pas être touchés par la crue, ce n’est pas le cas de tous les habitants du village. “La Vesdre coule à quelques mètres d’ici. De nombreuses maisons ont été ravagées, parmi lesquelles celle d’Audrey, une mère célibataire de cinq enfants qui est restée bloquée chez elle pendant 48 heures sans recevoir l’aide de qui que ce soit”, racontent les deux bénévoles. “L’eau a emporté le petit pont devant chez elle, seul accès à sa maison. C’est un voisin du village qui est venu la secourir par les bois. Sans quoi, elle était encore bloquée là des jours. Goffontaine, que ce soit le haut ou le bas, a vraiment été oublié. Et c’est d’ailleurs toujours le cas.”
Où est l’aide?
C’est là tout le problème pour Éric et Valérie, qui regrettent qu’au début, personne ne soit jamais venu rendre visite aux habitants du village ou au centre de crise autogéré. D’après la jeune femme, il a fallu six semaines pour recevoir l’aide de la Protection civile ou des militaires, “qui nous ont d’ailleurs appelés les “oubliés de Pepinster”. À présent, l’armée vient deux fois par jour. “Heureusement qu’ils sont là”, commente Éric. Et heureusement, aussi, que les habitants peuvent compter sur la dizaine de bénévoles qui se relaient tous les jours dans le centre. “Sans cela, le village serait perdu”, ajoute Valérie.
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Malheureusement, malgré toute la bonne volonté des bénévoles, le centre de crise de Goffontaine a été victime de vols. “Durant près d’un mois, on a dû faire des rondes tous les soirs avec des chiens ou en voiture. Les gens venaient voler ici, et même chez les habitants. J’en ai même vu essayer de rentrer dans des voitures retournées sur le toit”, se désole Éric.
Quel avenir pour le centre?
Concernant l’avenir du centre, Valérie et Éric sont partagés. D’un côté, ils espèrent le fermer bientôt, ce qui signifierait que l’on n’a plus besoin d’eux, mais d’un autre côté, ils espèrent pouvoir l’occuper le plus longtemps possible. “À la base, on n’a pas eu l’autorisation pour ouvrir cette salle, qui n’est jamais utilisée. C’est parce qu’un des bénévoles connaît quelqu’un de bien placé qu’on a réussi à avoir les clefs”, explique Valérie. “Les autorités ont d’ailleurs voulu faire fermer le centre, mais on s’y est opposé”, ajoute Éric, qui précise qu’avant de l’ouvrir, ce sont les habitants qui recevaient et entreposaient les dons chez eux.
On invite le bourgmestre à venir à Goffontaine, car il y a encore des personnes qui ont besoin d’aide.
Au-delà de l’aide matérielle manquante, les deux bénévoles tiennent à souligner l’absence totale d’aide psychologique pour les sinistrés. “Certains ont vu des cadavres dans leur jardin ou dans les champs après la décrue. Imaginez seulement le choc!”, indique Éric. Le centre de l’école Binet sert donc aussi de lieu de rencontre, de discussion. “Les gens viennent boire une tasse de café et chercher un peu de réconfort”, commente Valérie. Sans l’aide de la commune, ce centre est plus qu’indispensable, estiment les deux Pepins.
Critiques envers le bourgmestre
Les deux habitants de Goffontaine en veulent particulièrement au bourgmestre de Pepinster, Philippe Godin. Selon eux, l’homme est aux abonnés absents depuis le début de la crise. “Je suis moi-même allé chercher le bourgmestre qui était devant les caméras, mais il n’est jamais venu jusqu’ici (le centre de crise et le bas de Goffontaine, NDLR)”, indique Éric. Lui et Valérie admettent toutefois que le maïeur est venu dans le hameau. “Il est resté devant les maisons et puis est parti”, commente Valérie.
Ils n’entendent pas les critiques que le bourgmestre a pu émettre envers la Croix-Rouge. “Elle n’est pas venue jusqu’ici, certes, mais à partir du moment où, lui, privilégie certains villages plutôt que d’autres, il n’a pas le droit de critiquer. Il doit vraiment se remettre en question”, estime Valérie.
Valérie et Éric réitèrent: “On l’invite à venir au niveau du village de Goffontaine, car on fait partie de Pepinster et qu’il y a encore des personnes qui ont besoin d’aide.”
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Coupés de tout
Le principal intéressé nous dit regretter que des habitants de sa commune puissent se sentir abandonnés et dire de telles choses, mais que ces accusations sont fausses: “Je suis venu à plusieurs reprises pour discuter avec les citoyens, pour écouter leur ressenti et pour voir quelles solutions pouvaient être apportées à chaque cas en particulier.” Selon lui, si Valérie et Éric ne l’ont pas vu, c’est pour une raison bien simple: le centre de crise qu’ils gèrent était fermé lors de son passage. “Mais je conçois tout à fait que, lorsque l’on est à ce point coupé du monde, on peut avoir le sentiment d’être oublié”, ajoute-t-il.
J’essaie de traiter tous les habitants de Pepinster, qu’ils vivent à proximité ou loin du centre-ville, de manière équivalente.
Le problème du hameau de Goffontaine, comme le souligne le bourgmestre de Pepinster, c’est qu’il est éloigné de tout et qu’il faut faire un important détour pour s’y rendre, ce qui implique également pour lui de faire près d’une heure de route pour aller à la rencontre de ses habitants. “Mon rôle est de prendre des décisions pour l’ensemble de la population, et l’une d’entre elles est de remettre en état l’accès entre le village et le centre de la commune. C’est d’ailleurs en cours d’élaboration”, assure Philippe Godin. “Dans les prochaines semaines, ils vont pouvoir être désenclavés.”
Pas de favoritisme
Comme Fabien Beltran, le bourgmestre de Trooz, que nous avons rencontré ce mercredi, Philippe Godin a vu ses heures de travail augmenter radicalement depuis les inondations. “C’est sans commune mesure! À partir du 14, et pendant une semaine au moins, je n’ai pas fermé l’oeil, parce qu’il fallait alimenter les habitants. Puis est venue l’organisation des déblais, la vérification des égouts, la coordination, etc.”, se souvient-il.
“La commune de Pepinster dans sa globalité a elle-même été longtemps oubliée par l’armée, la Protection civile ou encore la Croix-Rouge. Ce qui a pesé sur mes épaules. Faire tourner la boutique a été pour moi et mes équipes un travail colossal. Et ce n’est pas fini. Depuis deux mois, je n’ai pas eu un après-midi de libre. C’est pourquoi, je suis touché de recevoir ce genre de remarque”, admet-il. “J’essaie de traiter tous les habitants de Pepinster, qu’ils vivent à proximité ou loin du centre-ville, de manière équivalente. J’en fait un point d’honneur.”
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