Vente d'armes à l'Arabie saoudite: Amnesty International manifeste devant le Parlement wallon

Au cours de la manifestation, des coqs - symbole wallon - peints en "rouge sang" ont été disposés sur les barrières protégeant le Parlement régional. Une banderole géante a également été déployée alors que des haut-parleurs diffusaient des bruits de tirs.

Cette action a lieu dans le cadre de la campagne #WallonieImmorale qui demande au ministre-président wallon, Willy Borsus, de suspendre les ventes d'armes vers tous les pays où elles pourraient servir à commettre des violations graves des droits humains ou du droit international humanitaire, et en particulier vers l'Arabie saoudite, a expliqué Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d'Amnesty International.

Selon l'organisation, 33,5 millions d'euros d'armes ont été vendus par la Wallonie à l'Arabie saoudite en 2016. "En Belgique, l'octroi des licences d'exportation est une compétence strictement régionale. Nous demandons donc à la Wallonie de respecter ses obligations et de garantir un régime de contrôle efficace et transparent" afin que les armes qu'elle exporte ne la rendent pas complice de crimes, a conclu Philippe Hensmans.

Interpellé par Amnesty, le ministre-président wallon, lui, a répété sa volonté "de faire bouger les lignes à l'international, en collaboration avec les autorités européennes". "Nous partageons les préoccupations des associations et nous souhaitons qu'il y ait de moins en moins de théâtres d'opérations et de moins en moins de vente d'armes - d'où notre demande de diversification au secteur - mais un discours unilatéral wallon n'aura aucun impact", a affirmé Willy Borsus.

"La Wallonie respecte tant les décrets régionaux que le cadre international défini en la matière. Et le conseil d'Etat, quand il a été saisi, nous a donné raison", a-t-il ajouté en rappelant que le secteur représente, en Wallonie, quelque 10.000 emplois.