Zuhal Demir: “Les fausses promesses n'aideront pas le climat”
mise à jourCritiquée par les activistes de Youth for Climate qui ont manifesté mercredi matin devant son cabinet, la ministre flamande de l'Environnement Zuhal Demir (N-VA) estime que les "fausses promesses" n'aideront en rien le climat. Le président des chrétiens démocrates flamands, Joachim Coens, souhaite lui que le comité de concertation (CodeCo) se saisisse du dossier des centrales au gaz après le refus de la Flandre d’accorder son feu vert au projet de nouvelle centrale au gaz à Vilvorde.
RédactionDernière mise à jour:10-11-21, 15:09Source:Avec Belga
Une délégation de 8 personnes du mouvement Youth for Climate Belgique a mené mercredi en fin de matinée une action symbolique devant le cabinet de la ministre flamande de l’Environnement Zuhal Demir, situé boulevard roi Albert II à Bruxelles, en opposition au refus de la Flandre de prendre part à la Coalition des hautes ambitions proposée par la république des Îles Marshall, ce qui bloque l’adhésion de la Belgique.
Les militants ont scandé des slogans comme: “Qu’est-ce qu’on veut? La justice climatique. Quand est-ce qu’on le veut? Maintenant.” Ils portaient des pancartes avec les messages “On vous regarde”, “Zulah Demir, c’est maintenant ou jamais”, “Soyez une part de la solution, non de la pollution”, “Signez la Coalition des hautes ambitions” ou encore “Qu’attendez-vous?”
“Les trois autres ministres n’attendent plus qu’elle”
“On est venu demander à la ministre de changer d’avis pour la Coalition des hautes ambitions”, explique Valentine Hendrix, porte-parole du mouvement Youth for Climate Belgique. “Si la Belgique y adhère, elle va devoir année par année rehausser ses ambitions et on va pouvoir demander chaque année aux gouvernements de nous rendre des comptes, ce qui est très important pour nous. La ministre a une réunion au parlement flamand cet après-midi. On espère qu’elle reverra alors ses positions et qu’elle donnera ainsi le feu vert à la Belgique. Les trois autres ministres n’attendent plus qu’elle”.
La Coalition des hautes ambitions compte parmi ses signataires la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg mais aussi le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. Youth for Climate voudrait voir la Belgique s’y rallier en marge de la Conférence sur les changements climatiques (COP26) qui se tient actuellement à Glasgow. Le pays ne peut toutefois le faire vu l’opposition de la Flandre.
“Comment la Belgique pourrait-elle signer cette déclaration alors que le gouvernement fédéral fait juste le contraire?”
Zuhal Demir, ministre flamande de l’Environnement.
Cette déclaration, parue début novembre, insiste entre autres sur la nécessité de réduire de moitié les émissions mondiales d’ici 2030 et de se conformer à une trajectoire de 1,5 degrés dès que possible.
"Signer de fausses promesses n'aide pas le climat", a réagi mercredi Mme Demir. "La déclaration de la HAC s'engage à arrêter dès que possible le soutien aux énergies fossiles inefficaces. Mais comment la Belgique pourrait-elle signer cette déclaration alors que le gouvernement fédéral fait juste le contraire?", attaque la nationaliste flamande, en référence à la décision du Fédéral de construire de nouvelles centrales au gaz.
Mme Demir assure toutefois que la Flandre soutient toujours l'accord de Paris visant à limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius. "La Flandre est entièrement disposée à livrer des efforts solides pour y parvenir".
Coens veut que le CodeCo se saisisse du dossier des centrales au gaz
Joachim Coens, président du DC&V, dit par ailleurs mercredi s’inquiéter pour la sécurité d’approvisionnement du pays et a demandé à ce que le ministre-président flamand Jan Jambon et le Premier ministre Alexander De Croo abordent le sujet des centrales au gaz en comité de concertation.
Mardi, Zuhal Demir a barré la route au projet de centrale à la Vilvorde. Ce n’est pas le premier dossier de centrale que la ministre nationaliste rejette.
Ces refus successifs menacent l’ambition du gouvernement fédéral de sortir dès 2025 du nucléaire au profit de centrales au gaz. “J’ai honte des bagarres autour de ce dossier important”, a confié M. Coens mercredi au micro de la VRT.