Elle défile à 11 ans sur les podiums à Milan: conte de fées ou “proxénétisme”? Summer suscite la polémique
Summer de Snoo a 11 ans et vit dans la banlieue de Rotterdam, mais dans la région, on l’appelle volontiers la prochaine Doutzen Kroes. Si la ressemblance est aussi réelle que son fulgurant succès, les contrats juteux de la jeune fille blonde aux yeux bleus suscitent aussi la controverse. “Sexualisation et proxénétisme”, accusent les détracteurs du recours aux mannequins de cet âge. “C’est mon rêve”, rétorque la pré-adolescente à ceux qui estiment qu’elle est utilisée. Conte de fées ou futur cauchemar? Les Pays-Bas sont divisés sur l’avenir qui s’ouvre à leur ravissante ressortissante.
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Le quartier triste de la banlieue-sud de Rotterdam dans lequel elle a grandi n’offrait pas de perspective radieuse. Pas plus que le camping “De Mosterdpot” où elle passait systématiquement ses vacances. Chaque mois, sa mère Jessica et son père Joeri avaient du mal à joindre les deux bouts, pour elle et ses deux soeurs Angel et Lovely. Mais le regard de Summer, qui fait fondre tout le monde depuis toujours, a changé la donne. Aujourd’hui, l’enfant est un mannequin très demandé: de Milan à New York, les plus grandes marques s’arrachent le jeune modèle. Très jeune, trop jeune? La question fait rage aux Pays-Bas, où le cas de Summer de Snoo relance le débat sur l’exploitation voilée des jeunes filles. Une carrière si précoce dans le mannequinat revient-elle à hypersexualiser des enfants? Un documentaire, diffusé sur la chaîne flamande VIJF mercredi soir, était consacré à la question.
Premiers shootings à cinq ans seulement
“Tout a commencé alors que j’étais encore toute jeune”, se souvient Summer, du haut de ses... 11 ans. “Je pense que je devais avoir cinq ans. Une amie de ma maman avait une boutique en ligne de vêtements pour enfants, et elle cherchait quelqu'un pour présenter les pièces”.
Et les clichés, par la magie d’internet, ont été remarqués. Peu à peu, l’enfant a été de plus en plus demandée pour des petits jobs de mannequinat. À peine de quoi mettre du beurre dans les épinards, jusqu’à ce que Summer intègre une agence de mannequins aux Pays-Bas. À huit ans, elle était déjà propulsée sous les projecteurs pour un shooting à l’étranger.
Désormais âgée de 11 ans - mais elle préfère dire “presque 12 ans” - elle a bien compris que son charme opère sur le monde de la mode tant dans son pays qu’à l’international. Ses clients sont Nikkie Plessen, Guess ou Mischka Aoki. Mais elle est aussi sous contrat avec des agences de mannequins à Milan et à Londres pour des défilés, et les États-Unis commencent à témoigner de plus en plus d’intérêt pour l’ange blond. “Cela peut paraître étrange, mais parfois je ne réalise vraiment pas tout ce qui m’arrive. C’est un peu fou à mon âge, non?”, lance la jeune ingénue dans le documentaire qui dévoile son quotidien et le rôle de ses parents.
Les parents accusés du pire
C’est en effet bien l’avis des détracteurs des parents de Snoo. Ces derniers pâtissent d'une réputation peu flatteuse depuis que la carrière de leur fille décolle. Ce que Summer voit comme un rêve - et pour cause, vu la vision du monde d'une jeune fille de son âge - est vite devenu un cauchemar pour eux. L’opinion publique néerlandaise leur est franchement défavorable, et ils sont accusés de se construire une vie plus confortable au péril de l’avenir et des intérêts de leur propre fille.
Des accusations qu’ils réfutent fermement. “L’entreprise de mon mari tourne un peu mieux maintenant que Summer est connue, mais notre vie n’a pas vraiment changé”, se défend Jessica, la mère, qui affirme ne pas tirer profit de la situation. “Il n’y a rien d’agréable à se demander comment payer toutes ses factures. Mais mon époux et moi avons toujours dit que nous ferions tout pour assurer un avenir meilleur à nos trois filles. Et l’argent engrangé par les contrats de Summer est en fait bloqué sur un compte auquel elle n’aura accès qu’à ses 18 ans. Cet argent n’est que pour elle. Et ces accusations nous blessent, certainement quand nous pensons au fait que nous avons épargné chaque centime pour lui financer son billet d’avion afin de faire son premier shooting à Milan”.
Beauté suspecte
L’enquête menée dans le cadre du documentaire belge “Picture Perfect” confirme les propos des parents. “Oui, l’argent gagné par Summer est bien bloqué à son nom”, atteste Cheery Mampaey, la réalisatrice, après vérification. “Et puis, Summer a beau être un mannequin très couru dans le monde dans la mode, finalement, sa vie ne diffère pas beaucoup de celle d’une simple ado de 11 ans. Tout comme les autres enfants, elle joue avec ses petites sœurs, elle aime aller en vacances au camping, elle joue au football, elle joue aux jeux vidéos avec son papa et elle fait des vidéos TikTok. La seule grande différence avec les autres filles de son âge? Summer est vraiment sublime et elle fait quelque chose de cette beauté. Si Summer était une jeune sportive de haut niveau ou danseuse étoile, alors personne ne verrait de problème à ce qu’elle exploite ses talents. Mais parce qu’être jolie lui rapporte purement et simplement de l’argent, les gens se permettent de faire des commentaires”, observe-t-elle.
Émissions de télévision
Mais les critiques ne sont pas liées qu'à l’argent. Summer et sa mère - qui est aussi sa manager - en ont fait les frais lors de leurs passages dans un talkshow où elles ont dévoilé que la jeune fille pourrait partir faire carrière aux USA vu les propositions qui pleuvent de ce côté. Un historien néerlandais invité dans l’émission a alors pointé du doigt le caractère “douteux” de certains clichés. Précisément parce qu’il s’agit de photos d'une enfant, pourtant présentée, maquillée et posant comme une adulte. Comprenez que le côté glamour et sexy ne devrait pas, selon lui, faire partie intégrante d'une séance photos avec un enfant.
Dans une autre émission télévisée, où le cas de Summer était également débattu, un journaliste a été plus loin: il a qualifié ces photographies et défilés “d’exploitation infantile”. “On ne lui donne même pas la chance d’être considérée comme une enfant”, a-t-il accusé. D’autres vont encore plus loin, estimant qu’il s’agit là d’hypersexualiser le corps d'une enfant et de le jeter en pâture à des esprits détraqués, encouragés par la manière dont Summer pose de manière suggestive ou est vêtue, maquillée et coiffée comme une femme. Les parents sont pointés du doigt pour ne pas protéger leur fille de ces regards lubriques, en plus de la promettre à une carrière qui pourra la décevoir, l’empêcher de se consacrer à ses études ou la précipiter vers des troubles alimentaires ou des milieux peu recommandables.
“Les gens me jalousent”
Ces assertions ne touchent pas Summer, qui nie toute contrainte ou ascendant malsain sur elle. “Je ne le fais que parce que j’aime ça, et pas parce que papa ou maman m’y pousseraient”, martèle-t-elle. “Et lorsque je leur ai dit que je voulais vraiment être mannequin, mes parents ont justement demandé à plusieurs reprises si j’en étais bien sûre. Ce n’est qu’en voyant à quel point je voulais de cette vie qu’ils ont accepté que je me lance vraiment. Et c’est d’ailleurs encore moi qui décide si oui ou non je veux mener un contrat à bien ou pas. Maman et papa ne me forceraient jamais à faire une séance photos dont je n’aurais pas envie ou qui me mettrait mal à l’aise. Je sais que ma carrière, et tout ce qui l’entoure, suscitent de nombreuses critiques, mais je ne veux pas qu’on m’empêche de faire ce qui me plaît. La jalousie a un rôle, j’imagine. Je fais tout simplement un métier dont beaucoup rêveraient et qu'ils n’auront jamais. Qu’ils râlent dans leur coin: moi, j’accomplis mon rêve. Et si cela ne me plaît plus, alors j’arrêterai tout”, promet la jeune fille.
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