Comment est née la saga "Retour vers le Futur"?
VideoIdées originales, choix des acteurs, machine à voyager dans le temps. Comment les créateurs de "Retour vers le futur" ont imaginé la saga avant de la porter à l'écran pour en faire l'une des séries cultes de ces trente dernières années? Coup d'oeil dans le rétroviseur à 88 miles à l'heure.
On connaît tous la trilogie de "Retour vers le futur" et les expressions associées utilisées à l'excès en cette période de commémoration. On connaît moins la genèse de cette saga entrée dans la culture populaire de la génération Y. Au départ refusée par de nombreux studios, il faudra attendre le succès de "À la poursuite du diamant vert", réalisé par Bob Zemeckis, pour obtenir leur aval. Le feu vert des studios Universal (avec l'appui de Steven Spielberg) ont permis au duo Bob Gale- Bob Zemeckis d'enclencher la vitesse supérieure pour porter à l'écran nos rêves futuristes. Retour sur le passé d'une saga au destin inattendu.
1/ Photos d'école
Une histoire sur un voyage dans le temps. Les deux Bob en rêvaient. Mais ignoraient comment la matérialiser. Bob Gale (co-scénariste) a eu une vision en parcourant l'annuaire des photos scolaires de son papa lors d'une visite au domicile famillial dans le Missouri. "J'ai découvert que mon père avait été président du conseil des étudiants" racontait-il au magazine Empire. "J'ai toujours milité contre cette représentation et me suis opposé à ceux qui en faisaient partie. En découvrant le passé estudiantin de mon paternel, je me suis demandé: aurions-nous été amis si nous avions été à l'école ensemble?. Chacun d'entre nous s'est posé un jour la question lorsqu'il a découvert que ses parents avaient été jeunes à leur tour". Cette idée est venue se greffer à la recherche du contrôle rêvé de notre destinée.
"Nous voulions une histoire dans le temps intelligente, comme il n'y en avait jamais eu auparavant", ajoute Robert Zemeckis. "La chose la plus marrante selon moi est d'avoir réussi à écrire une histoire sur le voyage dans le temps d'un adolescent dans un passé récent - et non à l'âge de pierre- où il rencontre ses parents, à un âge identique au sien".
2/ Le refus des studios
Zemeckis préférait se passer de Spielberg pour tenter d'obtenir l'aval des studios. Il craignait qu'on lui reproche de profiter de la célébrité du père d'E.T. pour parvenir à ses fins. Car il eut toutes les peines du monde à faire accepter le projet. Les studios le trouvaient trop gentillet par rapport aux films d'adolescents délurés de l'époque ("Porky's", "Risky Business") tandis que les films sur les voyages dans le temps comme "Bandits, bandits" (Terry Gilliam), "Nimitz, retour vers l'enfer" (Don Taylor, avec Kirk Douglas, Martin Sheen) ou "Quelque part dans le temps" (avec Christopher Reeve et Jane Seymour) eurent moins de succès qu'espéré.
Disney, de son côté, n'imaginait pas produire un film où un garçon et sa maman échangent un baiser. Ce n'est qu'après la réussite de "À la poursuite du diamant vert" (Michael Douglas, Kathleen Turner et Danny De Vito) que les choses changèrent. "Le succès de "À la poursuite..." a facilité les choses", raconte Bob Gale au Guardian. "Grâce à ce film, on s'est dit que Zemeckis avait fait ses preuves et méritait de travailler avec Spielberg sans être taxé d'opportunisme".
3/ Un Marty McFly trop grave et sérieux
Michael J. Fox, 24 ans à l'époque du premier volet sorti en 1985, constituait
le premier choix des réalisateurs. Mais, à l'époque, le premier rôle de la série "Sacrée Famille" n'était pas disponible. Pressés par les producteurs, qui menaçaient d'annuler le film s'il n'était pas tourné rapidement, les responsables du casting ont passé en revue tous les acteurs hollywoodiens de sa génération, comme Johnny Depp, John Cusack ou encore Charlie Sheen. Finalement, ils jetaient leur dévolu sur Eric Stoltz.
"Nous avons tourné pendant 5 semaines, mais il manquait quelque chose", se souvient Bob Gale. "Il était un acteur incroyable, mais la sensibilité de son jeu était à l'opposé de ce que nous cherchions", évoque Bob Zemeckis qui regrettait le ton trop grave et sérieux de Stoltz. Avec l'accord de Spielberg, Zemeckis décide de se séparer de son acteur principal. "J'ai dû prendre une décision qui a déchiré le coeur de tout le monde, mais heureusement, j'ai pu convaincre les studios de recommencer à zéro", reprend Zemeckis. Grâce à un aménagement d'horaire, Michael J. Fox tournait la journée "Sacrée Famille" et débarquait sur le plateau de "Retour vers le Futur" vers six heures du soir.
"Il travaillait jusqu'à une ou deux heures du matin", se souvient Bob Gale. "Il était jeune et n'avait pas besoin de beaucoup d'heures de sommeil". Et plusieurs scènes ont été tournées sans lui, comme lorsqu'il se retrouve dans la maison familiale au début du film, où il apparaît plusieurs fois en plans serrés.
4/ À l'arrière d'un camion
La scène finale interminable du premier volet où Doc parvient à assembler in extremis les câbles censés canaliser la foudre qui s'abat sur l'hôtel de ville de Hill Valley n'était pas prévue initialement. Pour obtenir les 2,21 Gigawatts (prononcés "Gigowatts" dans la version française) nécessaires à l'alimentation du convecteur temporel, les scénaristes avaient pensé en premier lieu à un site d'essais nucléaires dans le Nevada. La DeLorean devait y être remorquée et profiter d'une explosion pour être renvoyée en 1985.
Mais Gale et Zemeckis estimaient que cette fin manquait de relief. Au final, la foudre fatale à l'horloge de l'hôtel de ville fera l'affaire. Une riche idée sans laquelle nous n'aurions jamais eu droit au mythique "Sauvez l'horloge de l'hôtel de ville".
5/ Hors-la-loi
En 1979, le Président Carter signait une loi visant à limiter à 85 miles à l'heure (136 km/h) la vitesse affichée sur les compteurs des voitures américaines. Une loi révoquée à la fin des années 80 mais toujours d'application lors du tournage du premier film. C'est pourquoi, pour permettre à Marty McFly d'atteindre les 88 miles à l'heure, les décorateurs du film ont dû concevoir un compteur de vitesse spécial, en y ajoutant un affichage numérique. Pour l'effet de tribune.
6/ "Spationaute de Pluton"
Sid Sheinberg, le boss d'Universal qui a notamment découvert Steven Spielberg, détestait le titre "Retour vers le Futur", dont il ne comprenait pas le sens.
Dans une note manuscrite, Sheinberg motive son point de vue et milite pour un titre plus accrocheur. Il suggère notamment "Spaceman from Pluto" ("Le Spationaute de Pluton"), référence à la bande dessinée "Zombies de l'Espace venus de Pluton" présente dans le film en 1955. En panique, Zemeckis est allé trouver Spielberg qui a concocté la réponse parfaite, remerciant Sheinberg pour sa plaisanterie. Ce dernier a admis plus tard qu'il ne blaguait pas.
7/ Lorraine en hippie, George boxeur
Au lieu de repartir en 1955 donner l'Almanach à son alter ego, Biff Tannen aurait dû se rendre en 1967. Lorraine McFlay aurait été happée par le flower power et en raison de l'absence de Crispin Glover au générique, George McFly serait devenu professeur à l'Université de Berkley. Comme le relate Bob Gale, le père McFly aurait également pu embrasser la carrière de boxeur après la raclée donnée à Biff. Finalement, les scénaristes ont préféré croiser les histoires des deux films en 1955.
8/ David McFly alcoolique
Le retour dans le Hill Valley chaotique, corrompu et sous la coupe de Biff Tannen est un désastre pour la famille McFly. George, le père, a été abattu par son éternel rival amoureux, qui finira par épouser Lorraine. Les deux autres membres de la famille, David et Linda, sont seulement mentionnés par Biff. D'après lui, l'aîné, traité de "taré", est en liberté conditionnelle et la fille est "endettée".
À l'origine, Marty devait pourtant rencontrer son frère, devenu alcoolique. Mais cette scène fut coupée au montage, car le panel de spectateurs choisi pour la projection test s'est inquiété du sort de Linda, la soeur. Rôle auquel avait renoncé Wendie Joe Sperber, enceinte à l'époque du tournage (en 1989).
9/ Un chimpanzé à la place d'Einstein
Marty en contre-bandier de cassettes vidéos avec comme complice Professeur Brown. Outre ce petit délire scénaristique inutile au regard de la gentillesse du personnage, les producteurs souhaitaient imposer un animal de compagnie insolite aux côtés du savant-fou. Au départ, ce dernier était accompagné d'un chimpanzé prénommé Shemp.
Sid Sheinberg (encore lui) était convaincu de l'effet d'un singe sur les spectateurs. Zemeckis lui a alors rappelé l'échec de "Doux, dur et dingue" (avec Clint Eastwood), Sheinberg lui rappelait que c'était un orang-outan. En désaccord, il choisira un chien de berger nommé Einstein.
10/ Un "car-wash" à voyager dans le temps
Objet de toutes les convoitises et de tous les fantasmes, la DeLorean a contribué au succès de la trilogie. Pour peu, on croirait que son look et ses portes papillons ont été pensés pour les besoins du film. Pourtant, lors des premiers essais, la machine à voyager dans le temps était une sorte de cabine, "une espèce de car-wash" se rappelle Steven Spielberg. "Je n'aimais pas trop. C'était un dispositif fixe. Quand les deux Bob sont arrivés avec la DeLorean, une machine à voyager dans le temps sur quatre roues, tout est devenu plus clair. Les personnages pouvaient aller partout".
"Nous avons pensé à la DeLorean en imaginant la première rencontre de Marty avec le passé, lorsqu'il arrive dans la ferme", détaille Zemeckis. "Son look futuriste conforte l'impression des gens du passé d'être confrontés à un vaisseau spatial. L'effet comique nous plaisait". Pour la petite histoire, la DeLorean DMC-12 n'a été produite qu'à 9.000 exemplaires et fut l'unique modèle de la marque.
Gratis onbeperkt toegang tot Showbytes? Dat kan!
Log in of maak een account aan en mis niks meer van de sterren.Aussi dans l'actualité
-
Qu'aurait pensé Marty McFly de la vraie année 2015?
-
Video
Retour vers le Futur: comment célébrer dignement ce 21 octobre
Si vous avez un petit penchant pour la saga "Retour vers le Futur", les dates du 21 et 30 octobre 2015 ont été cochées dans vos agendas. Voici quatre idées pour pour fêter dignement cet évènement exceptionnel. -
Video
Retour vers le Futur: la vérité sur les objets cultes, 30 ans après
De la tablette tactile au cinéma en 3D, en passant par les lunettes connectées et les appels vidéo, les prédictions faites dans la saga "Retour vers le Futur" sont bluffantes. -
La cinéaste belge Paloma Sermon-Daï récompensée par la Semaine de la Critique à Cannes
Le film “Il pleut dans la maison” de la cinéaste belge Paloma Sermon-Daï a reçu le prix French Touch de la Semaine de la Critique, l’une des sections parallèles du Festival de Cannes. La réalisatrice est en lice pour remporter la Caméra d’Or. -
Montelco
La Belgique 39e au classement des pays ayant l'internet le plus rapide: qu'en est-il des différents opérateurs?
Un internet rapide et stable : vous considérez cela comme acquis, jusqu’à ce que votre connexion tombe en panne, bien sûr. De nos jours, c’est un outil indispensable, non seulement pour les activités de détente telles que les jeux ou la lecture en streaming de films et de séries, mais aussi pour ceux qui travaillent à domicile ou qui participent régulièrement à des réunions virtuelles. Grâce à ces conseils de base de Montelco.be, vous vous assurez que votre internet est suffisamment rapide.
-
La Palme d’or du Festival de Cannes 2023 d’honneur décernée à Michael Douglas
-
Monenergie.be
«Il y a suffisamment de panneaux solaires, mais il n'y a personne pour les installer»: voici les délais d'attente en ce moment
Les délais d’attente pour les panneaux solaires ne cessent d’augmenter et ont même atteint une moyenne d’un an. Du moins, c’est ce que prétend Otovo, un marché digital pour les panneaux solaires. Monenergie.be a vérifié auprès de l’ODE (la fédération sectorielle des énergies renouvelables) si vous devez vraiment attendre votre nouvelle installation aussi longtemps. -
Monenergie.be
A partir du 1er juillet, le tarif social pour l'énergie sera supprimé pour 400.000 ménages: combien devront-ils payer en plus?
La fin du tarif social pour l’énergie approche à grands pas pour plus de 400.000 ménages. A partir du 1er juillet, ils seront redirigés vers les tarifs commerciaux sur le marché, suite à quoi leur facture énergétique sera facilement augmentée de 1.000 euros. Test Achats craint que certains fournisseurs d’énergie n’accordent pas leur meilleur tarif, contrairement à ce que la loi prescrit. Monenergie.be a mené une petite enquête auprès des différents fournisseurs d’énergie.