La crise de l'euro s'invite sur les écrans de la Berlinale
La crise de l'euro a fait une irruption brutale sur les écrans de la Berlinale 2013, les cinéastes grecs et espagnols invités au festival décrivant avec violence parfois, tristesse souvent, ses effets dévastateurs sur la vie de leurs concitoyens.
"La Grèce, c'est terminé, fini. La grande pauvreté, la grande faim arrive". Paxnis est berger dans un village des montagnes de l'ouest du pays et sa sentence prophétique ouvre "Sto Lyko" ("To the Wolf"), une plongée documentaire d'une heure et quart dans la misère, le désespoir et le chaos qui frappent ces paysans.
"Nous ne voulions pas faire un film sur la crise, notre idée de départ, c'était la vie de ces bergers, mais c'est devenu si puissant que ça traverse le film", a expliqué, après la projection, la co-réalisatrice Christina Koutsospyrou.
Très loin des images de carte postale de la Grèce, c'est une campagne frappée par la pluie et le vent que décrit "Sto Lyko", dont les personnages, les yeux perdus dans le vague, noient leur détresse dans la bière, en écoutant la télévision parler d'"une situation pire qu'un cauchemar".
Le film "I Kori" ("The daughter"), coproduction gréco-italienne, est lui-aussi imprégné par la crise. Mais là, ce n'est pas la tristesse, c'est l'angoisse qui transpire des images.
Myrto (Savina Alimani), 14 ans, dont le père est parti sans laisser de nouvelles, kidnappe le fils de son associé qu'elle juge responsable de sa disparition. Elle se cache dans la scierie autrefois gérée par les deux hommes mais qui a fait faillite. Le drame n'est pas loin, la tension permanente. Entre les scènes dans la scierie, Myrto, abandonnée à son sort par des parents dépassés par leurs obligations, erre dans une Athènes bruyante et agressive.
"J'étais très intéressé par la façon dont les enfants vivent cette énorme tension que l'on sent tous à Athènes depuis quelques mois", a expliqué le réalisateur Thanos Anastopoulos au journal grec "To Vima". Pour le portail grec consacré au cinéma "Sevenart.gr", le film "est l'un des premiers grands récits des conséquences violentes de la crise grecque sur les familles et la société en général".
La réalisatrice grecque Athina Rachel Tsangari, membre du jury de la Berlinale, a souligné en ouverture du festival les conséquences paradoxales de la crise sur le cinéma de son pays. "Un des premiers secteurs touchés a été celui des arts et particulièrement le cinéma", a-t-elle expliqué, mais parallèlement, "l'absence d'argent public et le fait de travailler ensemble de manière indépendante (...) ont grandement aidé notre cinéma", a-t-elle estimé.
En Espagne aussi, la crise influence les cinéastes. Dans "La Plaga" ("The Plague"), Neus Ballus invite le spectateur à suivre les destins croisés de personnages réels en lutte pour leur survie, dans la banlieue de Barcelone: une prostituée sans clientèle, une infirmière philippine dans une maison de retraite, un fermier contraint de prendre un deuxième emploi...
La cinéaste Isabel Coixet qui s'est fait connaître avec "Des choses que je ne t'ai jamais dites" a quant à elle choisi un huis-clos poignant avec "Ayer No Termina Nunca (Yesterday Never Ends), situé en 2017 alors que l'Espagne, ravagée par la récession, compte sept millions de chômeurs. Cinq ans après leur séparation liée à la mort de leur fils, décédé d'une méningite traitée trop tard dans un hôpital soumis à des coupes budgétaires, un homme et une femme se retrouvent.
"A travers la douleur de ce couple, c'est de l'Espagne dont il s'agit", a-t-elle souligné à Berlin. "Il y a deux ans, nous regardions ce qui arrivait à la Grèce, maintenant, c'est notre tour. Peut-être ce film peut servir à avertir d'autres pays".
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