Des critiques, des tacles, des petites piques: la désunion dans le groupe des Diables?

“Il y a beaucoup de choses qui me passent par la tête, mais ce sont des choses qu’il vaut mieux ne pas dire devant une caméra”: cette petite phrase de Jan Vertonghen au micro de Sporza est-elle révélatrice d'un état d’esprit négatif au sein du groupe Diables Rouges? C’est évidemment aller un peu vite en besogne, mais l’ambiance n’est plus au beau fixe dans le noyau de Roberto Martinez.

Logique après une défaite aussi douloureuse que celle de dimanche contre le Maroc, la première en phase de poules de Coupe du monde pour cette génération, qui plus est. Mais, au-delà de la légitime déception, les Diables Rouges se sont aussi envoyés des critiques par micros interposés.

Cela avait même commencé dès samedi. Via Eden Hazard et Kevin De Bruyne. “Nos défenseurs ne sont pas les plus rapides, mais ils ont l’expérience”, avait souri le capitaine des Diables en conférence de propos”. KDB, lui, avait eu des propos assez peu enthousiastes dans un entretien accordé au Guardian quelques jours avant le Mondial et publié ce samedi. “Nous n’avons aucune chance de gagner la Coupe du monde, nous sommes trop vieux”, avait estimé le médian de Manchester City.

24 heures plus tard, les Diables Rouges sont tombés contre le Maroc et d’autres piques sont sorties. “Peut-être qu’on attaque mal, parce qu’on est aussi trop vieux devant ”, a ironisé Jan Vertonghen (en réponse à De Bruyne et/ou Hazard?). Thibaut Courtois n’a pas hésité à pointer la responsabilité de Thomas Meunier, sans le nommer, sur le premier but encaissé. “On commet une faute qu’il ne fallait pas commettre. Totalement inutile." Et Kevin De Bruyne a, lui, plus ou moins rejeté la faute sur les épaules du sélectionneur. “Je comprends les critiques sur la tactique, mais en tant que joueurs, on ne peut rien y faire. Si le sélectionneur veut jouer de cette manière, nous devons le suivre à 100%." Ambiance.

Pour la première fois, ce groupe, qui fait vibrer tout un pays depuis plus de dix ans, semble au bord de l’implosion. Il y avait, c’est vrai, des prémices de désunion durant l’Euro 2016, après la défaite d’entrée contre l’Italie. Mais ça s’était surtout limité à des critiques de Thibaut Courtois envers la tactique de Marc Wilmots. Six ans plus tard, le mal paraît plus profond.

Et, alors que Vincent Kompany prône l’union nationale pour soutenir la génération dorée du football belge, l’union sacrée est-elle toujours de mise dans le groupe de Roberto Martinez? On peut en douter. Mais c’est sur le terrain que les Diables Rouges devront répondre. Car jeudi, contre la Croatie, ce sera la victoire... ou la sortie sans gloire.

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