Kevin De Bruyne, symbole d’une Belgique au bord du gouffre

3 buts et... 13(!) assists en 19 matchs: Kevin De Bruyne a réalisé un début de saison époustouflant avec Manchester City. Il arrivait donc au Qatar gonflé d’une confiance quasiment absolue et toute la Belgique attendait de son maître à jouer qu’il guide ses Diables Rouges vers un tournoi réussi. Après deux matchs, le soufflé est un peu retombé.

Parce que KDB n’a, jusqu’ici, pas retrouvé la flamme qui lui permet de briller dans le jeu de Manchester City. Parce qu’il est frustré. Et qu’il ne le cache pas. Il y a eu cette altercation avec Toby Alderweireld pendant le match contre le Canada. Il y a eu ses propos (“aucune chance d’être champions du monde, on est trop vieux”) publiés par le Guardian samedi. Et il y a eu sa prestation plutôt quelconque contre le Maroc.

Ce serait évidemment très réducteur de réduire les soucis des Diables Rouges aux performances du seul Kevin De Bruyne. Mais l’absence de rendement et l’attitude du maestro mancunien pose questions. “Sur la photo des Diables pendant le speech de Romelu, juste avant le match, Kevin De Bruyne est le seul qui n’enlace pas ses partenaires. (...) C’est le meilleur joueur de cette sélection, mais il frustre les autres et il est frustré parce que ça ne se passe pas comme il le voudrait. Ce n’est pas un bon signal”, note Gilles De Bilde, consultant pour VTM.

KDB en est d’ailleurs conscient et son début de tournoi n’est pas à la hauteur de ses espérances à lui. Élu homme du match par la FIFA contre le Canada, il avait confié “ne pas comprendre” ce choix et n’avoir “pas fait un grand match”. Il espérait, forcément, faire mieux contre le Maroc. Mais là encore, le ballon n’a pas tourné en sa faveur. Il a même semblé impuissant puisqu’il a perdu 27 ballons au total contre les Lions de l’Atlas (“le deuxième pire total pour un Diable Rouge en Coupe du monde, derrière... Kevin De Bruyne, lui-même, contre la France en 2018", rappelle la RTBF).

Martinez tempère, évidemment. “Ce n’est pas seulement De Bruyne... Nous sommes tous loin de notre meilleur niveau." Même son de cloche du côté de Timothy Castagne. “Kevin ne doit pas faire tourner l’équipe tout seul. Chaque adversaire place un homme en marquage sur lui. C’est à nous de faire en sorte de mettre dans les meilleures solutions possibles.”

KDB a d’ailleurs des circonstances atténuantes. Soumis à un rythme effréné depuis le coup d’envoi de la saison (19 matchs et près de 1500 minutes de jeu), il est l’un des joueurs qui a le plus joué avec la Coupe du monde. Mais, si on ne peut pas dire que Kevin De Bruyne est le problème des Diables Rouges, on attend de lui qu’il soit la solution. Et il n’a peut-être plus qu'une chance pour le démontrer...