Son mariage, Dortmund, les Diables... Thomas Meunier se confie: “J’ai été surpris quand le Barça m’a appelé”

“As-tu déjà choisi une danse d’ouverture? Nous hésitons encore...” 

Pas de foot à mon mariage! Il n’y aura pas de footballeurs. Pas un seul. Je n’ai pas trop envie de devoir jouer au gendarme et de devoir demander au micro: ‘S’il vous plaît, pas de selifes’ (rire). Ou: ‘Merci de ne pas jouer au foot dans la salle’. Car certains de mes amis sont complètement dingues de ce jeu. Se passer de parler ou de penser au foot un jour sur l’année, ça foit être possible quand même.    

À Bruges, au PSG ou à Dortmund, j’ai rencontré de très chouettes gars. Des gens que j’apprécie vraiment. Mais ça reste une relation de travail. Ne te méprends pas. Si je peux faire plaisir à quelqu’un, je le fais sans hésiter. Quand quelqu’un du Club me demande si je peux lui envoyer un maillot de Dortmund, dans les trois jours, il l’a. Ça ne me dérange pas du tout. Mais un mariage, c’est quand même quelque chose de spécial. Et tu invites des gens dont tu es particulièrement proche.  

Après deux Orvals, oui. 

“Si ma famille est heureuse, alors je suis heureux. Je ne vais certainement pas me plaindre. Nos enfants se sont très vide adaptés ici. Pour ma femme, ça a été un peu plus difficile. Elle adorait Paris. Parce que nous habitions dans le centre et qu'il y avait plein de choses à y faire. Y compris pour les enfants. Dortmund est une ville plus industrielle. Incomparable avec Paris. Elle a dû renoncer à certaines choses de ce point de vue-là. Et d’un point de vue sportif? Je suis seul responsable de mes prestations, de mon niveau et de ma motivation.  

Ils ont de l’énergie à revendre. Mais si je les compare avec d’autres enfants, ils ne sont pas difficiles. Il faut toujours être occupés et je trouve ça très chouette. Cela m’amène un certain équilibre. En couple, tu as l’habitude de sortir, d’aller au restaurant... Ma vie privée est beaucoup plus calme désormais. On passe un maximum de temps en famille. Et si je dous me lever à 6h pour les conduire à l’école, ça me va très bien. 

Peut-être. C’est difficile à dire. Je ne peux pas vraiment pointer quelque chose en particulier. D’un autre côté, jusqu’à janvier, j’ai joué quasiment tous les matchs. En championnat, en coupe et en Champions League. Ce n’est pas donné à tout le monde. Physiquement, je me sens bien. Ma manière de vivre, l’intensité à l’entraînement... tout ça me paraît juste. Je pense que c’est plutôt de la malchance. Un faux mouvement. (soupir)

Le Barça, c’est un train qui ne passe qu’une fois dans une vie. J’ai été très surpris quand Jordi Cruijff (le directeur sportif du Barça) m’a appelé. Il m’a expliqué le plan. Le Barça voulait soit me louer avec obligation d’achat, soit me transférer définitivement tout de suite. Imagine... Dortmund, c’est déjà un grand club, mais le Barça, c’est unique. Tout comme le Bayern, le Real ou United. En principe, on ne dit pas non à de tels clubs. Mentalement, ça n’a pas été simple. Mais je comprends Dortmund. C’était tout juste une semaine avant la fin du mercato... 

Peut-être que Dortmund aurait dit ‘oui’ à une offre de 50 millions, mais ce n’était pas réaliste. Cet appel du Barça est aussi arrivé au mauvais moment, le Borussia n’aurait pas eu assez de temps pour trouver un remplaçant. Je ne pouvais quand même pas leur dire: ‘Enfoirés! Laissez-moi partir’. Cela n’aurait pas été honnête de ma part. 

(Il réfléchit) Je vois surtout cet intérêt du Barça comme un fantastique compliment. Cela démontre que je fais de très bonnes choses à Dortmund. Et ça décuple mon enthousiasme et ma motivation. D’ailleurs, ça n’a jamais été mon intention de quitter Dortmund maintenant. Je suis dans mon élément ici. 

Parce que Chelsea joue un autre football que l’équipe nationale. Mets Romelu chez les Diables et il sera toujours le même. Il n’est peut-être pas en confiance en ce moment, mais Romelu est quelqu’un qui s’adapte très vite. Il n’arrête jamais de bosser. Et Eden... On doit espérer qu’il soit au top physiquement pour le début du Mondial. Si pas, ce sera à Kevin De Bruyne de prendre son rôle. 

Je suis convaincu qu’Eden peut réussir à Madrid. Et il y a plein de gens qui le pensent. Même des anciens joueurs. Comme Guti, j’ai vu comment il a défendu Eden. Eden restera toujours Eden. Le talent est ancré en lui. Avec un peu de confiance et de temps de jeu, ça peut très vite revenir. Sans pour autant souhaiter de malchance à ses concurrents. 

Je suis d’accord avec toi: 2018, c’était notre année. On aurait dû devenir champions du monde. Cette troisième place, c’était magnifique, mais ce n’est pas un trophée. Cela aurait dû marcher en Russie, parce qu’on était à notre top. Entre temps, on voit bien qu’on arrive à la fin d’un cycle. Mais, aussi au début d’un autre. Je trouve honnêtement que c’est une période intéressante. Parce qu'il y a plein de gars très talentueux qui arrivent. Des joueurs qui, avec plus d’expérience et de maturité pourront former une deuxième génération dorée. Pourquoi pas?

En ce moment, je ne vois pas de nouveau Hazard. C’est vrai. Pas de nouveau De Bruyne non plus. Et on n’a pas de Mbappé. Mais certains ont besoin de temps. Je continue de croire qu’on a des profils intéressants. Des gars qui seront encore meilleurs à 23, 24 ou 25 ans. Et je suis curieux de voir ce qu'ils peuvent apporter à l’équipe nationale. 

Jérémy Doku par exemple. Qu’est-ce qu’il était fort contre l’Italie! Les Italiens ne le connaissaient pas, mais ils se sont demandé: ‘C’est qui le mec-là à gauche?’. Tu peux être sûr que leur arrière droit n’a pas oublié Doku. Mais des gars comme Zinho Vanheusden, Arthur Theate, Charles De Ketelaere, Yari Verschaeren... ont aussi un bel avenir devant eux. Il y a deux ou trois ans, j’étais encore un peu sceptique par rapport à l’avenir de la défense, mais certains jeunes se sont très bien intégrés. Roberto Martinez les a amenés à un autre niveau. Fit, un Vanheusden pourrait tout à fait être titulaire pour un grand tournoi. 

Evidemment. Est-ce que je me vois comme titulaire chez les Diables à 36 ans? Non. Mais je peux très bien jouer le rôle du grand frère. Accompagner les jeunes. Je trouverais ça chouette. L’avenir sur le flanc droit, c’est Timothy Castagne, avec qui je m’entends très bien. Être à ses côtés pendant deux ou trois ans, je le ferais avec plaisir. 

C’est fou, hein? Je me souviens de mes débuts contre la Colombie comme si c’était la semaine dernière. Et sept ans ont passé depuis. 

Je comprends ceux qui disent ça. Mais alors Saint-Marin n’aura jamais de génération dorée. Et qu’ont gagné les Néerlandais depuis 1988? Ils ont pourtant eu de sacrées générations... Le foot n’est pas une science exacte. Ce n’est pas parce que tu as les meilleurs joueurs ou les noms les plus ronflants que tu vas être champion du monde ou champion d’Europe. Il n’y a aucune garantie. Si non, ce serait très facile de faire pronostics...