Pfizer fait son mea culpa: “On ne peut pas fabriquer plus de vaccins en appuyant simplement sur un bouton”
Pfizer a fait son mea culpa concernant la communication confuse autour de la lenteur de la livraison du vaccin. “Dans un monde idéal, nous aurions communiqué plus tôt et mieux”, a déclaré le PDG de la société. Dans les maisons de retraite, la campagne de vaccination se poursuit dans les temps. Dans les hôpitaux par contre, elle risque de démarrer plus lentement à cause des 7.000 doses manquantes.
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“Une tempête dans un verre d’eau”. C’est ainsi que Karel Van De Sompel, le PDG de Pfizer, décrit l’agitation qui a entouré son entreprise le week-end dernier dans une interview accordée à VTM Nieuws. Vendredi soir, il a été annoncé que notre pays recevrait 40.000 doses de moins sur les 93.500 prévues. Un message qui a été très mal accueilli par la task-force vaccination mise sur pied par le gouvernement. “Nous avons été très surpris”, avait déclaré Dirk Ramaekers, le chef de la task-force. “Il est difficile de travailler de cette façon. La confiance en a pris un coup. Espérons que ce ne soit qu’un contretemps ponctuel. Cela renforce notre conviction que nous devons rester prudents”.
“C’est incompréhensible. Tout le monde peut accepter qu’il y ait des problèmes dans une chaîne de production. Mais il est inacceptable de communiquer à ce sujet 48 heures avant la livraison”, avait pour sa part commenté Xavier De Cuyper, le patron de l’agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS), samedi lors d’une vidéoconférence de presse.
Un partenaire fiable
Après une journée de négociations et de calculs pour déterminer quel impact l’annonce de Pfizer aurait sur le calendrier de vaccination, la société a fini par trouver elle-même la solution. 86.500 vaccins seront finalement livrés, soit 7.000 doses de moins que prévu. “L’impact est plus faible que ce que nous avions initialement estimé”, a annoncé le groupe de travail. “En pratique, la réduction de l’offre n’aura pas d’impact sur les vaccinations dans les maisons de repos”. Et elle n’aura qu’un faible impact pour le personnel des hôpitaux, a déclaré le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke (sp.a).
Dans une campagne de vaccination, la confiance mutuelle est vitale. Karel Van De Sompel, directeur national de la société, insiste donc que Pfizer reste un partenaire fiable et admet que la communication aurait pu être meilleure. “Dans un monde idéal, nous aurions pu prévenir les autorités quelques jours à l’avance”, a-t-il déclaré.
Finalement, il s’agit d’une tempête dans un verre d’eau. En fin de compte, l’impact sur la Belgique pour la semaine prochaine est minime.
Chiffres ajustés
Pfizer fait référence au “contexte complexe” de la crise sanitaire. Comme toutes les entreprises pharmaceutiques, Pfizer a un contrat avec la Commission européenne et y annoncé jeudi que moins de doses seraient livrées. Mais avant même que l’entreprise ne puisse notifier officiellement le gouvernement belge, les rapports et les chiffres avaient déjà été publiés. “Les chiffres ont ensuite été ajustés au cours des journées de vendredi et samedi. Finalement, il s’agit d’une tempête dans un verre d’eau. Parce qu’en fin de compte, l’impact sur la Belgique pour la semaine prochaine est minime”, a expliqué M. Van De Sompel.
Augmentation progressive
À l’heure actuelle, Pfizer a déjà livré 270.000 doses. Et 86.000 doses supplémentaires arriveront prochainement. “Au total, il s’agit donc de 356.000 vaccins. C’est 7.000 de moins que prévu, mais il y a en fait un stock assez important”.
Le stock de vaccins qui se trouve actuellement dans les congélateurs sera épuisé dans le courant de cette semaine, selon le vaccinologue Pierre Van Damme. “Le début d’une campagne de vaccination est exponentiel. Ça démarre progressivement: on ne commence pas un marathon par un sprint”. Pfizer s’est engagé à livrer 1,3 million de doses d’ici la fin du mois de mars. “Et au deuxième trimestre, il y aura une accélération, mais je n’ai pas encore de chiffres exacts à ce sujet”, déclare le PDG.
400.000 doses supplémentaires
La réduction temporaire du nombre de vaccins est liée à la capacité de production des usines de Puurs et de l’entreprise allemande BioNTech. “Lorsque nous avons reçu l’approbation de l’Agence européenne des médicaments, nous avions un accord avec la Commission européenne pour produire 200 millions de doses. C’était il y a seulement deux semaines. Depuis, ce nombre a été porté à 400.000 supplémentaires que nous devons préparer pour la Commission européenne. Nous ne pouvons pas faire cela en appuyant simplement un bouton et en multipliant par trois. Nous devons ajuster notre capacité de production, faire des tests, obtenir des approbations. Cela retarde nos livraisons”.
Est-il possible que dans les prochaines semaines, les livraisons soient inférieures aux prévisions? “Cela se pourrait, mais je ne vais pas donner de chiffres précis”.
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