“Comme dans un four”: les habitants de Vancouver racontent leur calvaire

“Il fait très chaud. On a des difficultés à dormir”, raconte Thierry, un habitant de Vancouver à BFMTV. “Personnellement, j’ai dormi sur mon balcon et ce sera encore le cas cette nuit”, confie-t-il. “C’est à la fois très chaud et très humide, ce qui est très inhabituel”, note-t-il. Il s’est lui-même rendu à Lytton, village du record national absolu de chaleur, et son constat est sans appel: “Il y faisait hier 48° C. C’était comme dans un four, comme dans un sauna. Je n’ai jamais connu une vague de chaleur de cette intensité-là”, commente celui qui était pourtant présent en France lors de la fameuse canicule de 2003.

Sarah, une résidente française de Vancouver, a également livré son témoignage à la chaîne d’information en continu: “À l’intérieur des maisons et des appartements, c’est insoutenable. Vous n’imaginez pas combien on souffre. Les ventilateurs et les climatiseurs sont en rupture de stock. On n’a pas le choix, j’ai deux enfants et c’est très compliqué”, commente la mère de famille depuis une plaine de jeu aquatique de la métropole canadienne. “Hier soir, il faisait 38° C dans la chambre de ma fille, qui a deux mois. Il n’y a pas beaucoup de piscines à Vancouver donc on se débrouille avec les water parks pour rafraîchir nos enfants (...) On leur donne le bain la nuit aussi”, ajoute-t-elle. 

La Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale) et la police de Vancouver ont annoncé qu’au moins 134 personnes étaient décédées subitement depuis vendredi dans la région de la côte du Pacifique, aux prises avec une canicule historique, à l’instar du nord-ouest des Etats-Unis.

Les habitants de Vancouver n’ont jamais connu de telles températures. “Ce n’est jamais aussi violent. Je n’ai jamais rien vu de tel”, constate Rosa. “J’espère que ça ne recommencera jamais. C’est trop”. Certains habitants sont plus exposés que les autres. “Je compatis avec les plus âgés et ceux qui vivent dans l’est de Vancouver et n’ont pas d’endroit frais pour vivre ou dormir”, confiait ainsi Graham Griedger. “La durée de cette canicule est inquiétante car il y a peu de répit la nuit (...). Cette vague de chaleur record fera augmenter le risque de maladies liées à la chaleur”, a averti le ministère canadien de l’Environnement sur son site météo.

La canicule frappe également les villes américaines au sud de Vancouver, comme Portland (Oregon) et Seattle (Etat de Washington), également connues pour leur climat tempéré et humide, et où la température a atteint des records inégalés depuis le début des archives, en 1940. Il a fait 46,1 degrés Celsius à l’aéroport de Portland lundi après-midi et 41,6 degrés à celui de Seattle, selon les relevés du service météorologique américain (NWS). Cette vague de chaleur, à l’origine de plusieurs incendies de forêts de part et d’autre de la frontière canado-américaine, s’explique par un phénomène appelé “dôme de chaleur”: de hautes pressions emprisonnent l’air chaud dans la région.

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