Jusqu'à 3 millions de masques buccaux utilisés chaque minute: est-ce une bombe à retardement écologique?

Des recherches scientifiques récentes ont montré que 129 milliards de masques buccaux sont utilisés chaque mois dans le monde. C’est un peu moins de 3 millions par minute. La plupart de ces masques sont jetables et composés à plus de 80 % de microfibres de plastique, notamment des matériaux tels que le polypropylène, le polyuréthane, le polyéthylène ou le polyacrylonitrile. Si un tel masque se retrouve dans la nature, il peut mettre jusqu’à 450 ans pour se décomposer complètement.

Nous sommes de plus en plus souvent témoins de masques jetés par terre dans la rue ou dans la nature, et même s’ils finissent au bon endroit, à savoir dans la poubelle, il n’existe aucune directive claire pour leur recyclage, comme c’est le cas des bouteilles en plastique. Par conséquent, les masques sont souvent traités comme des déchets solides ordinaires. 

On estime que pas moins de 75 % des masques en plastique jetables finissent dans les décharges ou dans nos écosystèmes. Il y a ensuite une dispersion de micro (moins de 5 mm) et nanoplastiques (moins d’un micromètre) dans l’environnement, les systèmes d’eau douce et les océans. 

À cause de leur fabrication, les masques peuvent également libérer beaucoup plus de plastique que ce n’est le cas pour les sacs en plastique, par exemple. Les micros et nanoparticules ne sont pas seulement nocives pour la faune et la flore. En effet, de plus en plus de recherches semblent indiquer qu’elles ont également un effet négatif sur notre santé.

Dans la revue scientifique Frontiers of Environmental Science & Engineering, les chercheurs appellent donc à en tenir compte et à lancer des recherches sur la dégradation des masques dans la nature et sur leur contribution à l’ensemble des microplastiques. Surtout maintenant que ce marché est passé de 670 millions à 140 milliards d’euros en un an. 

Les scientifiques eux-mêmes ont déjà fait quelques suggestions, comme la collecte et l’élimination séparées des masques buccaux, la rédaction de lignes directrices pour la gestion des déchets et le développement d’alternatives biodégradables. Le problème ne se limite pas aux masques. L’utilisation de gants, de bouteilles et d’emballages alimentaires en plastique a également augmenté de façon spectaculaire.

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