L'UE veut protéger les requins, menacés par l'appétit humain

Les Européens se sont engagés jeudi à défendre les requins, dont certaines espèces sont menacées de disparition par la surpêche dans les eaux communautaires et l'appétit des consommateurs.

Les ministres européens de la pêche réunis à Luxembourg ont approuvé un plan d'action présenté par la Commission et lui ont demandé de faire en sorte que "les mesures adoptées soient simples, proportionnées, d'un bon rapport coût-efficacité et tiennent compte des espèces fréquentant chaque zone de pêche", indique le document.

100.000 tonnes par an
La Commission a été invitée à "présenter un calendrier détaillé concernant les diverses mesures prévues dans le plan d'action", précise le document. "Un tiers des espèces de requins dans les eaux communautaires sont menacées par la surpêche", avait averti le commissaire à la pêche Joe Borg lors de la présentation de ce plan d'action début février.

La flotte de l'Union européenne pêche chaque année environ 100.000 tonnes de requins et espèces apparentées, comme les raies, soit un huitième des captures mondiales (810.000 tonnes). "Bon nombre des squales capturés sont des prises accessoires pour les palangriers pêchant le thon et l'espadon", souligne la Commission européenne.

Consommation
Le requin est pêché non seulement pour ses ailerons, mais aussi pour "sa chair, qui se retrouve souvent au menu dans les cafétérias, les cantines et les restaurants d'entreprises, mais sans que cela soit dit", explique l'ONG "Shark Alliance".

Selon les associations de protection des squales, les plus grands prédateurs européens de requins sont les Espagnols, avec près de 60.000 tonnes, soit 46% des captures communautaires, selon les données de la FAO.

Trois autres pays pratiquent la pêche aux requins: la France (19,5% des captures) avec une flotte basée à l'Ile d'Yeu (Ouest) spécialisée dans le requin-taupe, une des espèces les plus menacées, le Royaume-Uni (14,6%) et le Portugal (6,5%). (belga)