Le danger nucléaire à Fukushima connu depuis 1972
UpdateSeptante pour cent des barres de combustible ont été endommagées dans le réacteur 1 et un tiers d'entre elles dans le réacteur 2, reconnaît l'exploitant du site de Fukushima Daiichi. Pourtant, la catastrophe aurait pu être mieux appréhendée en suivant les avertissements des experts: le caisson de confinement Mark 1 était inadapté.
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Avec les incidents en cascade au coeur de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, le danger que représentent certaines centrales pose à nouveau question.
Barres de combustibles abîmées
La démarche aurait pu - aurait dû - être la même à Fukushima, bien avant le tremblement de terre et le tsunami qui ont décimé les côtes japonaises. A l'heure où l'on apprend que des barres de combustibles au sein du réacteur ont été endommagées, le New York Times met en lumière des rapports d'experts alarmants qui ne datent pas d'hier.
Dès 1972 en effet, un rapport avait alerté des risques concernant Fukushima en ces termes: "Si les systèmes de refroidissement devaient un jour être perturbés dans le réacteur Mark 1, le caisson de confinement direct du réacteur pourrait exploser suite à une surchauffe de barres de combustible. Des radiations dangereuses se propageraient alors dans l'atmosphère".
Caisson de confinement insuffisant = danger
Depuis ce premier avertissement remontant à 39 ans, les alertes se sont répétées sans jamais que les faiblesses du système (élaboré en 1960 par General Electric) ne soient prises à bras-le-corps.
Pourtant, le rapport d'expert était limpide. Lorsque le dispositif de refroidissement d'un réacteur est défectueux ou plus assez efficace, c'est le caisson de confinement qui constitue le dernier bastion de défense de l'environnement contre les radiations. C'est parce que cette barrière de sécurité est essentielle que nombre de réacteurs ont un caisson de confinement ultra-résistant, conçu généralement d'acier et de béton spécifiques.
Le problème ici est que le caisson de confinement de Fukushima (mais aussi de 23 réacteurs et six centrales aux USA, ne jetons pas la pierre uniquement aux Japonais) est construit dans des matériaux moins robustes. Depuis longtemps, le système utilisé est accusé d'être moins solide en cas d'accroc majeur dans le dispositif de refroidissement.
Le dispositif de sécurité à prix bradé
Il faut ici blâmer des raisons purement financières, évidemment. General Electric, créateur de systèmes moins chers et plus faciles à construire, a lancé avec succès ses caissons plus petits et nettement plus abordables en 1960. La centrale nucléaire japonaise avait alors opté pour cette option, rapidement dénoncée par des contrôleurs américains.
Stephen H. Hanauer avait été le premier à décrier la sécurité de ces dispositifs bradés par GE. Il avait rendu une note faisant - notamment - état de risques d'explosion de cette structure de confinement trop fine en cas d'accumulation d'hydrogène. Vous l'aurez compris, c'est ce qui semble s'être produit à Fukushima. "Quels sont les avantages de ce système en termes de sécurité et non en termes d'argent?" s'était interrogé l'expert de l'Atomic Energy Commission.
Il avait même été envisagé au sein de la Commission de faire interdire ces systèmes Mark 1, "mais faire marche-arrière vis-à-vis d'une technique aussi répandue et sanctifiée aurait à l'époque représenté la fin du nucléaire". L'affaire avait été largement discutée, d'autant qu'au cours des années 80, les experts avaient affirmé que les Mark 1 n'avaient pas été suffisamment testés et avaient évalué le risque d'explosion à 90% en cas de surchauffe.
"40 ans sans problème", se justifie GE
Evidemment, l'industrie du nucléaire avait contre-attaqué, abaissant ce risque à 10%. La bagarre d'experts constituait un enjeu décisif, étant donné l'étendue du système dans le monde. L'histoire nous apprend que les choses sont restées en l'état, malgré quelques modernisations des systèmes.
A l'heure d'aujourd'hui, devant la catastrophe nucléaire qui se dessine devant un monde inquiet, les vieux démons et les vieilles interrogations remontent à la surface. Le porte-parole de General Electric a rappelé que leurs systèmes avaient fait leurs preuves, sans incident, depuis plus de 40 ans. Et d'ajouter que 32 Mark 1 semblables à celui de Fukushima opèrent actuellement sans l'ombre d'un souci autour du monde.
Evidemment, l'épaisseur et la solidité du caisson de confinement peuvent être fonction de la nature du réacteur lui-même. Certains exigent un caisson particulièrement dense, d'autres peuvent se contenter d'un système comme le Mark 1 utilisé à Fukushima. Par contre, dans le cas présent, les experts reconnaissent qu'en envisageant une panne totale du système de refroidissement du réacteur de la centrale japonaise, c'est bien d'un caisson plus grand, épais et résistant dont aurait dû être équipé Fukushima Daiichi.
(7sur7Sydney)
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