Le plus grand iceberg du monde se disloque doucement au large de la Géorgie du Sud
Le gigantesque iceberg A-68A longe actuellement la Géorgie du Sud, dans l’océan Atlantique. Il s’agit d’une bonne nouvelle, car on craignait que le colosse de glace ne s’écrase sur l’île, entraînant une catastrophe écologique. Mais suite à une légère collision avec les terres, quelques morceaux se sont détachés et menacent toujours l’île.
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L’iceberg A68, un géant de mille milliards de tonnes, s’est détaché en juillet 2017 de la plateforme glaciaire Larsen C, collée à la péninsule antarctique. S'il est d’abord resté sur place, en 2019, l'immense bloc a pris le large, s’éloignant de plus en plus du continent blanc.
En cours de route, il a perdu des morceaux. La plus grande pièce de 4.000 mètres carrés, qui a été baptisée A-68A, a alors dérivé plus loin au point de menacer une île reculée de l’Atlantique Sud, la Géorgie du Sud, où vivent plusieurs milliers de manchots royaux. En cas de collision, l’iceberg aurait pu mettre à mal la capacité des oiseaux adultes à nourrir leurs petits, menaçant leur survie, mais aussi celles des bébés phoques.
Heureusement, l’A-68A a modifié sa trajectoire et a commencé à dériver autour de la Géorgie du Sud la semaine dernière. En raison du courant marin naturel autour de l’île, l’iceberg a même fait une manœuvre très surprenante. “Vous pouvez comparer ça à un virage au frein à main dans un film de James Bond, un virage de presque 180 degrés avec une partie arrière en saillie”, a expliqué le glaciologue Stef Lhermitte de l’Université de technologie de Delft dans le journal de la VRT.
(la suite sous la photo)
Multiplication
Mais ce virage ne s’est pas fait sans heurts : pendant la manœuvre, un morceau de glace s’est brisé contre le fond marin peu profond au sud de l’île. “Cela a sans doute causé beaucoup de dégâts, mais la grande collision a été évitée”, résume Lhermitte. Ce nouveau morceau, grand de près de 150 kilomètres, a d’ailleurs lui aussi été baptisé, et porte désormais le nom d’A-68D.
Quelques jours plus tard, deux autres morceaux importants de “l’iceberg mère” A-68A se sont détachés. Quant au géant original, il mesure désormais environ 2.600 kilomètres carrés.
Hors de danger?
La Géorgie du Sud se trouve-t-elle désormais hors de danger? Pas forcément... Les scientifiques craignent que les blocs de glace ne restent coincées sur l’île et ne causent des dégâts. La situation est également devenue un peu plus complexe pour les chercheurs. Ils doivent maintenant suivre les différents icebergs séparément et surveiller leur impact éventuel sur la biodiversité unique de l’île.
Les satellites suivront la progression des immenses blocs qui passent sur le plateau continental peu profond de l’île Antarctique. Et avec un peu de chance et l’aide des courants, les icebergs finiront par s’éloigner de la Géorgie du Sud et se dirigeront vers des eaux de plus en plus chaudes, où ils se briseront à leur tour en morceaux de plus en plus petits.
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