Le réchauffement climatique menace aussi les nuages

Selon une nouvelle étude publiée ce lundi 25 février dans la revue "Nature", un triplement de la concentration de CO2 dans l'atmosphère pourrait faire disparaître les nuages de basse altitude, entraînant ainsi une montée en flèche des températures.

Ces nuages, également appelés stratocumulus, reflètent les radiations solaires et permettent ainsi de refroidir la Terre. La disparition de ces nuages provoquerait un réchauffement "d'environ huit degrés Celsius", qui "s'ajouterait au réchauffement climatique provoqué par la hausse de la concentration des gaz à effet de serre" due aux activités humaines, avertit l'étude. 

Des crocodiles en Arctique
Au total, le climat subirait une hausse de 12 degrés Celsius. Une augmentation des températures de cet ordre entraînerait une fonte de la glace dans les pôles et une montée des océans de dizaines de mètres, au-delà des capacités des humains à s'adapter, avertissent les scientifiques.

La Terre n'a pas connu un tel climat depuis le début de l'Éocène (-53 à -48 millions d'années), quand la température moyenne était plus élevée d'environ 12 degrés et que des crocodiles peuplaient l'Arctique.

"Nos résultats montrent qu'il existe des seuils de changement climatique dangereux dont nous n'avions pas conscience" jusqu'alors, a expliqué à l'AFP Tapio Schneider, chercheur au Jet Propulsion Laboratory de la Nasa à Pasadena en Californie, et principal auteur de l'étude. 

Sans action de notre part pour endiguer le réchauffement climatique, un tel niveau de CO2 dans l'atmosphère pourrait être atteint d'ici 2100. Un scénario qui, selon Tapio Schneider ne se réalisera pas, car il suppose que notre civilisation trouvera le moyen d'éviter de rejeter tout ce carbone dans l'atmosphère. "J'espère qu'il y aura suffisamment de progrès technologiques pour que nous n'en arrivions pas là. Mais ce n'est pas hors du domaine du possible", a-t-il précisé au Washington Post.