Les USA ne peuvent se contenter du "statu quo" pour le climat

L'ancien vice-président américain Al Gore, devenu champion de la lutte contre le réchauffement climatique, a déclaré vendredi au Congrès que les Etats-Unis ne pouvaient se contenter du "statu quo" et que le vote d'un projet de loi sur l'énergie était un "impératif moral".

"Notre pays ne peut se permettre davantage de statu quo, davantage d'instabilité dans les prix des carburants, davantage de délocalisations d'usines, et davantage d'années à envoyer deux milliards de dollars toutes les 24 heures à l'étranger pour le pétrole", a-t-il dit devant la sous-commission sur l'Energie et l'Environnement de la Chambre des représentants américaine.

Une loi sur l'énergie
"Je suis ici aujourd'hui pour apporter mon soutien à ce que je pense être l'un des plus importants textes de loi jamais introduits au Congrès. Cette loi a une signification morale équivalente à celle sur les droits civils dans les années 1960 et au plan Marshall de la fin des années 1940", a affirmé M. Gore. Le prix Nobel de la paix a qualifié d'"impératif moral", l'adoption par le Congrès d'une loi sur l'énergie.

Actuellement en cours de rédaction à la Chambre, l'ambitieux projet de loi sur le climat et l'énergie, prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20% d'ici 2020 par rapport à 2005 et la création de milliers d'emplois verts. Si ce texte devrait être adopté par la Chambre des représentants à large majorité démocrate, son sort reste incertain au Sénat.

Désastreux
L'objectif de la Maison Blanche et de la majorité démocrate est de parvenir à l'adoption, au moins à la Chambre, d'un projet de loi sur l'énergie avant la conférence de l'ONU sur le réchauffement climatique en décembre à Copenhague. Vendredi, alors que M. Gore poursuivait son témoignage devant les parlementaires, le chef de la minorité républicaine de la Chambre John Boehner a jugé le projet de loi démocrate "désastreux".

"L'ancien vice-président mérite un nouvel Oscar pour son témoignage aujourd'hui sur le plan démocrate d'impôts massifs sur l'énergie pour chaque Américain", écrit M. Boehner, en référence à l'Oscar du meilleur film documentaire obtenu en 2007 par Al Gore pour son film sur le réchauffement climatique, Une vérité qui dérange. "En coulisse, les démocrates font des manigances et (...) tentent d'acheter des voix" pour obtenir le vote de la loi, a lancé le chef républicain. (belga)