Philippe Henry: “La voiture électrique n’est pas la solution miracle”

Philippe Henry, le ministre wallon de la Mobilité, de l’Énergie, du Climat et des Infrastructures (Ecolo), était l’invité de la matinale de LN24 ce mercredi. L’occasion de faire le point, entre autres, sur l'avancée de la voiture électrique au sud du pays.

M.CZ 25-01-23, 13:17 Dernière mise à jour: 25-01-23, 13:24 Source: LN24, Belga

La 100e édition du Salon de l’auto, laquelle vient de s'achever, a attiré plus de 265.000 visiteurs. Un succès de foule pour une édition qui a évidemment fait la part belle aux modèles électriques.

Pourtant, à l’heure actuelle, les voitures électriques ne représentent encore qu’une infime minorité du parc automobile belge. En Wallonie, elles sont à peine une dizaine de milliers sur un peu moins de deux millions de véhicules, a précisé le ministre wallon de la Mobilité Philippe Henry ce mercredi matin sur LN24.

La fin annoncée des moteurs thermiques

Un chiffre famélique qui va logiquement augmenter dans les années à venir puisqu’à partir de 2026, seules les voitures de société électriques bénéficieront d’une déduction fiscale en 2026. Et n'oublions pas que dans un peu plus de dix ans, plus aucune voiture à moteur thermique neuve ne pourra être vendue dans l’UE. En outre, les constructeurs ont évidemment acté la fin annoncée du thermique pour se concentrer sur l'électrique et des modèles plus accessibles seront progressivement mis sur le marché.

“Il faut qu'on change notre mobilité et qu'on s’habitue à rouler moins en voiture”
Philippe Henry

Il va donc falloir passer bon gré mal gré à l’électrique. Toutefois, selon l'écologiste Philippe Henry, ce n'est pas la panacée. “La voiture électrique n'est pas la solution miracle” pour garantir une mobilité plus verte. “Il faut mettre en œuvre un panel de solutions, il faut qu'on change notre mobilité et qu'on s’habitue à rouler moins en voiture et (surtout) moins seul en voiture”, souligne le ministre. “Mais on va quand même garder une partie importante de déplacements en voiture et dans ce cadre-là, il est souhaitable d'avoir de plus en plus de voitures électriques", a-t-il ajouté.

5.700 points de recharge d’ici 2026

En ce qui concerne les bornes de recharge publiques, un travail de cartographie a été mené pour identifier les meilleurs endroits pour les placer sur l’ensemble du territoire wallon. À charge ensuite aux communes, via le plan de relance, d’installer les bornes au niveau local. Au total, 1.324 sites ont été identifiés. La Wallonie s'est engagée à ce qu'il y ait 5.700 points de recharge d’ici 2026, y compris des bornes de recharge rapide sur les autoroutes.

Philippe Henry a assuré la vice-présidence de l’Irena

Le ministre wallon de l’Environnement Philippe Henry a participé les 14 et 15 janvier derniers à l’assemblée générale de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) à Abou Dhabi, aux Émirats arabes Unis, a-t-il indiqué mercredi sur LN24. La Belgique, qui y était représentée par le ministre, y a assuré la vice-présidence.

“C’est un peu le pendant concret de la Cop Climat pour les entreprises. C’est la concrétisation dans le volet renouvelable”, a indiqué Philippe Henry, qui a justifié la tenue de cette assemblée dans un pays réputé pour sa production et consommation d’énergies fossiles. “Ces pays investissent aussi, et en même temps, dans le renouvelable et on ne peut que le souligner. Ce qui compte, c’est qu’il y ait à l’échelle mondiale un déploiement (du renouvelable), aussi avec eux. Et l’Agence est localisée à Abou Dhabi, c’est pour cela que les assemblées générales se tiennent là-bas.”

Dans ses conclusions, l’Irena estime que 131.000 milliards de dollars doivent être investis d’ici 2050 pour que le système énergétique soit compatible avec la trajectoire de maintien du réchauffement climatique à 1,5°C. 80% de ce montant doit aller dans les technologies de la transition énergétique, indique l’organisation dans un communiqué publié sur le site internet de l’agence.

Aux Émirats, Philippe Henry a aussi visité une tour solaire développée par l’entreprise John Cockerill.