230.000 euros détournés via piratage bancaire en 2008

Le piratage des comptes bancaires via internet a rapporté 230.000 euros aux criminels en 2008, un montant finalement "limité", juge la Direction criminalité économique et financière de la police fédérale dans son rapport annuel présenté ce jeudi à la presse.

La collaboration mise en place fin 2007 entre police et secteur bancaire a permis de lutter contre ce nouveau phénomène international.

Money mules
Les services concernés (Computer crime unit et OCDEFO) ont identifié 43 "money mules", ces intermédiaires recrutés par les pirates informatiques pour récupérer et transférer l'argent obtenu par l'appropriation (via virus, chevaux de Troie, vers, etc.) des données confidentielles des comptes bancaires.

40% sauvé
"Grâce au temps de réaction rapide des services concernés, on a pu retenir plus ou moins 40% de l'argent issu du piratage des comptes bancaires, soit 154.083 euros des 383.215 euros provenant du hacking", observe Johan Denolf, le patron de la Direction criminalité économique et financière de la police fédérale.

Moyenne des pertes en baisse
Pour l'ensemble des fraudes sur internet, la moyenne des pertes subies par les victimes est passée de 750 euros à 400 euros de 2007 à 2008. "La majorité des Belges sont plus alertes par rapport aux offres et escroqueries véreuses sur internet", juge la police.

Plus grande efficacité
La Direction criminalité économique et financière a enregistré par ailleurs un record absolu de déclarations de blanchiment (15.554, pour 12.830 en 2007), une hausse de 23% des escroqueries sans internet, ainsi qu'un doublement des dossiers ouverts pour corruption (96 en 2008), des phénomènes essentiellement attribués à une plus grande efficacité des services de police.

Régression de la fausse monnaie
La baisse des carrousels à la TVA se confirme. Rayon fausse monnaie, des opérations menées en Italie et en Espagne ont contribué à faire régresser le phénomène de 35% en Belgique l'an dernier. La détection de faux billets, quant à elle, observe un statu quo.

Look alike
Le nombre de faux documents a baissé d'un tiers de 2007 à 2008, malgré la nouvelle tendance du "look alike", c'est-à-dire l'utilisation de documents d'identité authentiques mais volés, dont la photo correspond au mieux au portrait du "client".

Répercussions de la crise
Malgré ces résultats, la crise et les économies qu'elle nécessite jusqu'au sein de la police risquent d'avoir des répercussions dans les services de la Direction criminalité économique et financière, selon son chef Johan Denolf.

Investissements nécessaires
En raison d'une pyramide d'âge élevée et de l'expérience nécessaire à la profession, la succession des agents actuels ne pourra selon lui être assurée sans investissements financiers. Ceux-ci seront rentabilisés, car l'effet de récupération du travail de ses agents est "à multiplier par septante"; le coût représentera donc "des clopinettes", assure Johan Denolf. (belga)