De Gucht préfère un accord imparfait à un échec

Le ministre belge en charge du commerce extérieur, Karel De Gucht, a plaidé vendredi pour la conclusion d'un accord la semaine prochaine à l'OMC, même si les termes devaient en être "moins que parfaits".

"Ce qui est sur la table aujourd'hui est moins que ce que nous avions
espéré et plus que ce que nous avions craint. Mais un échec du cycle de Doha est-il une alternative préférable à un accord moins que parfait ? Je ne le pense pas", a-t-il déclaré à ses homologues européens, au cours d'une réunion convoquée pour préparer le sommet de l'OMC.

Selon M. De Gucht, "un accord sur Doha, même limité à un cycle de
consolidation, permettrait de tempérer les tendance protectionnistes"
issues de la crise économique mondiale actuelle.

Il permettrait également de "créer des opportunités économiques, en
particulier pour les pays en développement les plus faibles", mais aussi de "sauvegarder et renforcer le multilatéralisme".

"Comment pouvons-nous espérer que le monde se mette d'accord sur
l'après-Kyoto (en matière d'émissions de CO2, nldr) si nous échouons sur Doha? ", s'est-il interogé, en écho aux propos tenus la veille par le
commissaire européen au commerce, Peter Mandelson. Ce dernier avait estimé que les négociations de Doha constituaient "le premier test de leadership global dans un ordre nouveau", marqué par l'émergence de nouvelles puissances.

Le volontarisme de M. De Gucht, qui se rendra la semaine prochaine à
Genève pour suivre les négociations, contraste avec les réserves exprimées par un certain nombre de ses collègues européens.

L'Irlande s'est notamment montrée vendredi particulièrement virulente
pour défendre ses intérêts agricoles, en menaçant explicitement de
s'opposer à un accord, ont indiqué diverses sources diplomatiques.

D'autres pays, comme l'Allemagne, ont exprimé leur volonté de conclure le cycle de Doha, "mais pas à n'importe quel prix", ont-elles précisé.

Une trentaine d'acteurs clés parmi les quelque 150 pays membres de
l'OMC se retrouveront la semaine prochaine à Genève pour tenter de trouver un accord important sur les "modalités" du cycle actuel de libéralisation commercial. Lancé en 2001 à Doha, ce cycle se traîne depuis 7 ans en raison des intérêts très opposés des pays développés, des pays pauvres et des pays émergents. (afp)