Des cache-misères en Irlande du Nord pour accueillir le G8
Le sommet du G8 se déroule ces lundi et mardi à Lough Ern, en Irlande du Nord. Et pour éviter que les grands dirigeants du monde ne soient confrontés aux ravages de la crise économique, Belfast a décidé de redécorer certaines boutiques des villages avoisinants et d'utiliser des trompe-l'oeil.
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Les grands événements internationaux et médiatiques, qu'ils soient sportifs ou politiques, s'accordent mal avec l'inesthétisme engendré par la crise. C'est d'autant plus vrai lorsque vous vous apprêtez à accueillir les plus grands dirigeants du monde. L'Irlande du Nord a donc dépensé quelques 300.000 livres (350.000 euros) pour cacher la misère de sa région aux pays les plus riches.
Une pharmacie transformée en papeterie
Les environs de Lough Ern, où se déroule le G8 ces lundi et mardi, ont subi un sérieux lifting: à en croire The Irish Times, repris par le Courrier International, des centaines de bâtiments ont été restaurés tandis que les vitrines de certains magasins fermés depuis des années ont été rénovées dans le but de faire croire en des affaires florissantes. C'est pourquoi des photos ont été collées sur la vitrine de la boucherie et la pharmacie de la même rue a été, grâce à un habile trompe-l'oeil, transformée en boutique de fournitures de bureau.
Les entrepreneurs débordés
"La boutique que vient de faire repeindre le conseil municipal a fermé l'année dernière", souligne Jim Sheridan, directeur de Belcoo Entreprises, une agende de location. "Avant, beaucoup de gens d'ici travaillaient dans le bâtiment, mais aujourd'hui il n'y a plus de boulot", déplore-t-il tout en saluant l'effort -nécessaire- de rénovation dans une ville frappée par la récession. L'an dernier la municipalité à mis en place un "fonds rénovation" dans le but de présenter le Comté sous son meilleur jour. Après avoir obtenu la permission des propriétaires de rénover les bâtiments abandonnés ou délabrés, les autorités ont entrepris des travaux.
Les premiers à avoir bénéficié de cette politique de "relance" sont les entrepreneurs de la localité. "Jamais les peintres n'ont été aussi occupés", relate un villageois qui conteste toutefois la démarche. "Je ne me plains pas, mais qu'on ne nous fasse pas croire que les affaires se portent bien à Fermanagh". C'est pourtant ce que penseront les Obama, Merkel ou Hollande lorsqu'ils traverseront les rues commerçantes du Comté.
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