Faillite de la banque SVB: un impact “limité” en Europe, où les règles sont plus strictes

“L’impact direct semble limité”, a-t-elle indiqué lors d’un débat rajouté au programme de la plénière. La SVB, dont la chute a le plus fait parler, “n’a qu’une présence très limitée en Europe, et on est en contact avec les autorités de supervision compétentes”. En Allemagne, les autorités ont déjà annoncé un moratoire sur la branche locale de la banque américaine. “Au Danemark et en Suède, il y a des bureaux de représentation mais pas d’agence opérationnelle collectant des dépôts”.

Par ailleurs, a souligné la commissaire, la dégringolade des trois banques montre “des lacunes dans la gestion de leurs états financiers”, notamment liés aux cryptomonnaies, qui n’auraient pas forcément été possibles en UE.

“Ces banques n’étaient pas assujetties aux mêmes obligations strictes en termes de liquidités”, telles qu’appliquées à toutes les banques en Europe, a-t-elle observé. Dans l’Union, les règles prudentielles issues de Bâle, qui imposent un certain niveau de liquidités, s’appliquent à toutes les banques peu importe leur taille, ce qui n’est pas le cas de l’autre côté de l’Atlantique, précise la commissaire.

Ce constat n’empêche pas de réfléchir aux leçons à tirer dans un contexte économique et financier “en train de changer” sous l’effet de la hausse des taux d’intérêts, a observé la commissaire irlandaise. “Les banques s’ajustent, et nous devons rester alertes”, mais la situation “est surveillée de près par les autorités nationales et européennes”.

“Deux leçons devraient être tirées de cette expérience”, a suggéré l’élu flamand Johan Van Overtveldt (N-VA, groupe CRE). “D’une part, les banques centrales devraient maintenir leur trajectoire et résister à la pression qui voudrait qu’elles dévient de leurs politiques actuelles. C’est nécessaire pour lutter contre l’inflation mais aussi pour éviter des comportements excessifs de spéculation”, a-t-il estimé. Il a plaidé d’autre part, pour une meilleure stabilité financière, pour “des exigences de capitale plus élevées” pour “les banques et institutions financières en général”. “Il n’est pas trop tard”, vu que le “paquet bancaire” est actuellement en trilogue, a observé le Belge.

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