L'impact du séisme au Japon limité sur l'économie belge

Le ralentissement des activités économiques au Japon à la suite du séisme et du tsunami qui ont touché le pays vendredi n'aura qu'un impact direct limité sur l'économie belge, a expliqué Philippe Ledent, économiste chez ING. L'effet indirect pourrait être plus important, mais est difficilement quantifiable dans l'état actuel de la situation. A long terme, les conséquences pourraient être positives.

"Les exportations vers le Japon représentent à peine 0,7% du commerce extérieur belge", a expliqué Philippe Ledent. "L'impact direct d'un ralentissement de l'économie japonaise sur la Belgique est donc assez faible."

Cependant, le Japon étant la troisième puissance économique mondiale, une diminution de son activité économique pourrait avoir un effet indirect sur le marché belge à court terme.

"La Belgique est spécialisée dans l'exportation vers des pays voisins de produits semi-finis qui sont ensuite exportés ailleurs. En imaginant que les exportations de l'Allemagne vers le Japon diminuent, ça pourrait donc avoir un impact sur les exportations belges. Le Japon est peut-être pour notre pays un partenaire commercial plus important qu'il n'y paraît", a précisé l'économiste d'ING.

Les importations belges ne devraient pas être fortement touchées, les entreprises ayant toujours la possibilité de trouver un fournisseur ailleurs.

Les conséquences à long terme d'un ralentissement de l'économie nippone pourraient, elles, être positives pour la Belgique.

"Si la situation au Japon perdure, on pourrait assister à une redistribution du commerce mondial", a développé Philippe Ledent. "Si le pays n'arrive pas à relancer sa production, ses exportations devront être reprises par d'autres pays", qui sont peut-être des partenaires commerciaux plus importants pour la Belgique. "De plus, la reconstruction du Japon pourrait stimuler l'investissement et le commerce mondial."

Au niveau du prix du pétrole, le mécanisme devrait être inversé, les conséquences négatives étant plutôt prévues à long terme.

"Le prix du pétrole est en train de diminuer, car les usines japonaises à l'arrêt n'utilisent plus d'énergie. A court terme c'est donc positif pour notre économie", a poursuivi Philippe Ledent. "On risque par contre d'assister à une forte hausse des prix du pétrole sur le long terme. De nombreux pays vont sans doute remettre en cause l'utilisation du nucléaire suite aux événements survenus au Japon. La question du prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires sera posée. Si plusieurs pays décident de ne pas prolonger, le prix du pétrole risque de s'envoler", a prévenu l'économiste belge. (belga)