"La zone euro perdante en gardant sa structure budgétaire"

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a averti mardi dans un discours à Bruxelles que la zone euro pourrait être perdante au sein de l'économie mondiale si elle gardait sa structure budgétaire actuelle.
 
"Les défauts des règles budgétaires de l'union monétaire européenne, qui ont été incapables d'empêcher certains pays d'entretenir des déficits non viables, (...) ont provoqué une grave crise", a affirmé M. Strauss-Kahn, selon le texte d'un discours devant le cercle de réflexion bruxellois Bruegel, transmis à la presse à Washington.
 
"Si ses dirigeants ne prennent pas des mesures courageuses aujourd'hui pour renforcer la gouvernance économique, j'entrevois vraiment le danger que dans l'espace d'une génération, ou même avant cela, les Etats membres ne soient plus en mesure de concurrencer les pays plus dynamiques du monde. Avec des conséquences lourdes pour leurs citoyens", a-t-il ajouté.
 
Pour le dirigeant du FMI, "la réduction d'une dette publique élevée est clairement une priorité" pour les pays de la zone euro. M. Strauss-Kahn a fait deux propositions.
 
Selon lui, "il serait bon" d'aller vers la création d'une "autorité budgétaire centralisée, avec une indépendance politique comparable à celle de la BCE", même si elle est "improbable dans un avenir prévisible".
 
D'ici là, il souhaite donner un rôle plus important à la Commission européenne. "Une idée est de retirer la responsabilité principale des sanctions au Conseil (européen). Cela minimiserait beaucoup le risque que des intérêts nationaux étroits entrent en ligne de compte dans l'application effective des règles communes", a-t-il estimé.
 
Par ailleurs, il a appelé à augmenter le budget des institutions communautaires. "La hausse du budget central mettrait à disposition davantage de financements pour s'attaquer aux faiblesses structurelles dans des domaines comme l'infrastructure, l'investissement dans la recherche et le développement, et l'éducation, ce qui stimulerait en retour la croissance dans la zone euro", a considéré M. Strauss-Kahn.(belga/chds)