Le patron des supermarchés Leclerc dénonce la hausse des prix des fournisseurs: “L’Ukraine a bon dos”
L’inflation fait des ravages en Europe, particulièrement en Belgique, mais aussi chez nos voisins français. Sur BFMTV ce jeudi, Michel-Édouard Leclerc, grand patron des supermarchés du même nom, a publiquement dénoncé des hausses de prix “suspectes” et la spéculation coupable des multinationales de l’agroalimentaire. Il demande l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire.
“L’Ukraine a bon dos", assène l’un des principaux patrons du secteur de la grande distribution française. En effet, selon Michel-Édouard Leclerc, toutes les hausses de prix ne sont pas justifiées et certains fournisseurs profiteraient de la crise pour augmenter leurs profits. Il dénonce un manque de “transparence”, voire des agissements “suspects”. Il cible plus particulièrement les “grandes entreprises internationales” et les “marchés mondiaux”.
“Des bénéfices par milliards”
“Quand vous voyez que tous les fournisseurs arrivent avec des factures de transport en augmentation de 15, 20, 30 %, que les prix des conteneurs ont augmenté de 30 %, et qu’en même temps, ces sociétés de transport sortent des bénéfices par milliards l’année dernière, on voit bien que ce n’est pas l’indisponibilité des conteneurs qui a fait que ce qui est rare est cher”, souligne-t-il face à Apolline de Malherbe.
“Faut quand même pas déconner!”
Michel-Edouard Leclerc s’en prend également aux fabricants: “Quand vous avez des fabricants de produits à base de chocolat cacao qui vous invoquent l’Ukraine pour une augmentation de 15 % de tarifs sur de la confiserie, sur des barres chocolatées. (...) Je parle de Nestlé, je parle de Mars. Faut quand même pas déconner! On est sur l’autre continent pour le chocolat et le cacao!”, insiste-t-il.
“L’Ukraine a bon dos”
Selon le grand patron français, ces hausses systématiques ne peuvent pas toutes être liées à la guerre en Ukraine et certains industriels profiteraient donc de la situation pour spéculer. Il appelle solennellement les députés à ouvrir une commission d’enquête sur les “origines de l'inflation” pour rétablir la “transparence” sur le marché.
“Du pipeau”
Le patron des supermarchés Leclerc fustige régulièrement “l’inflation artificielle" en cours. “Du pipeau”, accusait-il au mois de mai dernier sur CNews. Il avait alors déjà fait passer un message aux fournisseurs: “Nous, on ne va pas avaler n’importe quelle hausse”, avait-il déclaré, déterminé à négocier chaque transaction et empêcher les abus. Une annonce qui n’a manifestement pas débouché sur les résultats escomptés.
A-t-il raison?
Les arguments de M. Leclerc restent toutefois contestables. En effet, les hausses des prix ne sont pas forcément toutes liées à la guerre en Ukraine, analyse BFMTV. Ainsi, le cours du cacao a bel et bien augmenté au début de l’année, soit avant l’éclatement du conflit: “En décembre dernier, les deux plus gros producteurs mondiaux, le Ghana et la Côte d’Ivoire, ont suspendu leurs livraisons pour s’assurer un prix de vente plancher de 2.600 dollars la tonne afin de mieux rémunérer leurs agriculteurs.
Les cours ont flambé de près de 20% jusqu’en février avant de se tasser depuis quelques semaines”, précise la chaîne d’information. Un exemple parmi tant d’autres. En outre, le prix des conteneurs grimpe depuis trois ans en raison d’une pénurie mondiale et ceux de la plupart des matières premières, indispensables dans la fabrication des produits de consommation (papier, pétrole, emballage, etc.) ont également été durablement bouleversés par la crise sanitaire, rappelle BFM.
La réaction de Tesco
Au Royaume-Uni, la direction des supermarchés Tesco applique une autre méthode pour éviter de répercuter des hausses “abusives” sur sa clientèle. Face à l’explosion des prix du ketchup Heinz, de la soupe, des célèbres “Tomato Beanz” ou de la “Salad Cream” du même producteur américain, la chaîne a décidé de ne pas renouveler l’approvisionnement de ces produits, pourtant extrêmement populaires: “Avec l’augmentation significative du budget des ménages, sous pression accrue, nous avons plus que jamais la responsabilité de garantir les meilleurs prix possibles à nos clients. Nous ne répercuterons pas de hausses injustifiées sur notre clientèle”, a déclaré l’enseigne.
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