Les campings et centres de vacances au Conseil d’État: “On reste fermés, mais des maisons et studios sont loués chaque week-end”
Recread, l’association qui défend les intérêts des 150 campings et parcs de notre pays, a déposé un recours devant le Conseil d’État pour que leur soient accordées les mêmes conditions qu’aux hôtels, B&B et maisons et appartements de vacances privés qui eux, peuvent rester ouverts à la location. “Après près de trois mois de fermeture obligatoire, les campings et villages de vacances ne voient plus aucun argument valable pour les maintenir fermés”, estime Dirk Metsu, porte-parole.
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Marc Gillis est manager du village de vacances Sunclass Durbuy. Le parc se compose de 237 maisonnettes, toutes détenues par des particuliers. Les propriétaires de ces chalets de 4 à 6 personnes peuvent y loger mais pas louer à des tiers.
Dernière chance de s’en sortir
“En tant que gérants du parc, nous avons déjà encaissé 300.000 euros de pertes, et je ne compte même pas les pertes locatives. Si nous pouvons rouvrir bientôt, on peut encore sortir la tête hors de l’eau”, explique-t-il. “Et c’est bien ce qui est incompréhensible: les maisons sont totalement sûres d'un point de vue sanitaire. Il y a 700 à 800 mètres carrés autour de chaque chalet et il y a donc tout à fait moyen de rester en famille sans même entrer en contact avec d’autres. Et nous savons aussi précisément qui réside ici et où. Alors quand on lit qu’en Ardenne, des maisons sont louées chaque week-end à n’importe quels grands groupes de jeunes, ça fait encore plus mal. Et je dis cela avec le plus grand respect pour la situation actuelle car la santé est ce qu'il y a de plus important”.
De l’autre côté du pays, à Wenduine, Regina Verbeeren vit une situation similaire. Elle est “l’heureuse” propriétaire d’une caravane résidentielle au New Vennepark, qui en compte 900, presque toutes vides actuellement. “Je la prête de temps en temps à des amis et de la famille mais alors que la demande est plus forte que jamais pour l'instant, on n’a pas le droit de louer”, désespère-t-elle.
On peut louer des studios et appartements sur la digue, alors que dans ce type de logement, tout le monde touche constamment aux mêmes poignées de portes
“Ma caravane fait 11 mètres sur 3,5 et est en fait un petit studio doté du confort nécessaire, cuisine et salle de bain privés. On ne peut loger que 4 personnes ici. Plus, c’est impossible, et c’est d’ailleurs mieux par les temps qui courent. Tous les communs (piscine, restaurant) sont fermés. Celui qui vient ici ne peut que prendre l’air face à la mer et rentrer ici, rien de plus. Louer un appartement ou un studio sur la digue, c’est autorisé, mais pas ici, alors que dans ces immeubles, les gens touchent constamment aux clinches de portes”, souligne-t-elle, sans même parler des boutons d’ascenseur, etc.
Principe d’égalité
Pourtant, malgré cet illogisme criant, le gouvernement préfère attendre le 5 février pour évaluer quoi faire avec les résidences de vacances. Du côté de la fédération du secteur, Recread, la patience a touché le fond depuis un bail. Un recours a été déposé devant le Conseil d’État pour “atteinte au principe d’égalité”.
“Depuis le 3 novembre, les campings et parcs de vacances ont dû fermer. Pendant ce temps, toutes les autres formes de logement ont pu continuer leurs activités, tandis que les locations touristiques sur les campings et dans les villages de vacances peuvent tout aussi bien ouvrir dans le respect total des mesures sanitaires contre le coronavirus. Il y a des protocoles de sécurité stricts dans tous nos domaines et ils ont très bien fonctionné l’été dernier. Et sur place, on vérifie que les mesures sont parfaitement respectées”, explique Dirk Metsu, de Recread. “Nous sommes déjà passés à côté des vacances de Pâques, des week-ends prolongés, des vacances d’automne et d’hiver en 2020. L’eau ne nous arrive plus jusqu’au cou là, on coule”.
Selon Recread, la réouverture ne mettrait pas la situation sanitaire du pays en péril. “Au contraire, l’offre du secteur professionnel, c’est fournir d'une manière sûre et contrôlée de l’espace pour relâcher la pression sur les villes et donc aider à lutter contre le virus”, argumente-t-il. “Sans compter qu’avec cette longue période de mesures très restrictives, les gens ont besoin de s’aérer un peu et de profiter de quelques jours de vacances d'une manière sûre et responsable mais hors de chez eux”, résume-t-il
CenterParcs “croit au dialogue”
Ce qui peut étonner, c’est que CenterParcs, le géant des parcs de loisirs et vacances en Belgique, ne s’est pas rangé derrière le recours de Recread, même s’il espère que cela puisse conduire à la réouverture de ses 6 centres de vacances.
“Nous ne sommes pas membres de cette organisation et nous avons au cours de la semaine écoulée eu de nombreux contacts et discussions avec les différents cabinets ministériels. Nous ne voulons pas hypothéquer ces avancées en nous tournant vers le Conseil d’État”, explique Liesbeth Vandamme, directrice commerciale. “Nous croyons plus que tout dans le pouvoir du dialogue. Nous voulons vraiment attendre le 5 février et comptons sur une solution à plus grande échelle”.
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L’organisation sectorielle Recread, qui représente des exploitants de campings et parcs de vacances au nord du pays, introduit un recours au Conseil d’État afin d’obtenir les mêmes conditions que pour les hôtels, bed & breakfast et maisons et appartements de vacances non collectifs à la Côte, qui eux ont pu rester ouverts. “Après près de trois mois de fermeture imposée, les campings et parcs de vacances ne voient aucun argument pour rester fermés plus longtemps”, affirme Recread. -
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