Les centres commerciaux de Charleroi ont le sourire, l’UCAC moins
InterviewsCela fait quelques mois maintenant que les commerces ont pu rouvrir leurs portes. Évidemment, les pertes ont été énormes suite aux confinements imposés pour ralentir la propagation du coronavirus. Mais la période des soldes est arrivée et vient de se terminer. Pour quels résultats à Charleroi?
Les centres commerciaux, Rive Gauche et Ville 2, à Charleroi sont plutôt satisfaits des soldes d’été. L’Union des Commerçants et des Artisans de Charleroi (UCAC) est beaucoup plus mitigée. C’est ce qui ressort de ce petit tour d’horizon carolo.
Ville 2
Le directeur de Ville 2, Raphaël De Dycker, est sans doute le plus content de tous: “Honnêtement, tous nos chiffres sont dans le vert pour ces soldes-ci. Ils sont supérieurs à ceux que nous avions réalisés en 2019 avant la pandémie. La fréquentation est en hausse. Surtout certains samedis et dimanches! Les visites ont été plus longues. Le nombre de visiteurs moyen par heure a augmenté même si la tendance avait déjà commencé au mois de juin. Le chiffre d’affaires progresse également”.
Après des mois de vache maigre, qu’est-ce qui peut expliquer ce regain? “Nous avons constaté que la fréquentation du centre commercial était en très forte hausse en soirée et les dimanches. La réouverture du pool restauration y a fortement contribué. Celle de notre offre divertissements avec le cinéma aussi. L’HoReCa a une grande influence sur nos résultats. Fermez-le et vous pouvez compter sur une perte d’un tiers de notre clientèle!”.
Notre interlocuteur désigne trois grands gagnants de ce mois de juillet 2021: “L’HoReCa (NDLR. Hôtellerie, Restauration et Cafés), l’habillement et la maison”.
Mais tout de même pas au point de combler les déficits creusés à cause du coronavirus! “Non, non, non... 2020 a été tellement mauvais que c’est irrattrapable. Cette année, le mois d’avril a été désastreux. Mais ces soldes permettront peut-être aux commerçants de le compenser. Nous devrons faire l’évaluation en fin d’année”.
Rive Gauche
La responsable du marketing à Rive Gauche, Anne-Sophie Gérard, se montre également rassurée: “Les soldes se sont plutôt bien passées. Que ce soit au niveau de la fréquentation ou du chiffre d’affaires, c’est assez positif. Par rapport à l’année 2019 quand le Covid-19 n’était pas encore là, la fréquentation est en légère baisse. Par contre, le chiffre d’affaires est à peu près identique. Comparativement au mois d’août 2020 lors duquel les soldes d’été s’étaient déroulées l’année passée, nous enregistrons une hausse générale. Elle est même d’environ 20% au niveau de la fréquentation”.
Pas de quoi non plus récupérer ce qui a été perdu à cause du virus! “C’est impossible de rattraper plus d’un an de Covid-19. Nos résultats sont corrects pour une année de soldes normale”.
Cependant, elle remarque que les habitudes des potentiels consommateurs ont changé: “Oui, le Covid-19 a modifié le comportement des gens. Désormais, ils viennent s’approprier ce dont ils ont besoin et ensuite, ils s’en vont. Ils ne flânent plus. Il savent ce qu’ils veulent acheter et où ils vont l’acheter. Évidemment, le contexte joue beaucoup. Pour se promener, il faut que ça soit plaisant. Ça l’est moins avec la crise sanitaire”.
UCAC
Ce dernier constat, l’un des membres du comité de direction de l’UCAC, Sébastien Brohette, le tire également: “L’attitude des gens n’est vraiment plus le même. Depuis les confinements, les ventes en ligne et les paiements électroniques ont explosé. Les vêtements se commandent sur Internet. Si ça ne convient pas, ils sont rembarrés. Dans l’HoReCa, le Take-Away n’a jamais eu autant la cote. Ceux qui se sont lancés là-dedans n’arrêtent plus.
Les gens ont pris l’habitude de rester chez eux. Financièrement, cela a des répercussions sur tous les autres commerces. Les personnes qui faisaient du shopping se baladaient. Sur leur chemin, elles s’arrêtaient pour prendre un café ou pour manger. Ensuite, elles sortaient dans les bars en soirée. Maintenant, elles restent à leur domicile. Elles arrivent dans les bars beaucoup plus tardivement. C’est évidemment une économie pour eux”.
Toutefois, notre interlocuteur n’est pas résigné pour autant: “C’est à nous de trouver de nouvelles idées pour faire revenir les clients!”
Car son bilan des soldes d’été n’est pas vraiment folichon: “D’après les échos qui me reviennent, cela n’a pas été 100% positif pour tout le monde. C’est véritablement très mitigé. Par rapport aux soldes de 2019 avant l’arrivée du Covid-19, la baisse des transactions est de l’ordre de 30 à 50%. Avec 2020, il ne vaut mieux pas comparer (rires). Après, est-ce qu’on peut parler d’une véritable approche des soldes? Nous ne vivons tout de même pas une année normale”.
Il pointe en particulier trois éléments qui peuvent expliquer cette relative déception: “Avec la pandémie, beaucoup de gens ont eu envie de partir en vacances. Je m’en aperçois dans mon bar (NDLA. il tient le So You sur la place de la Digue). C’est beaucoup plus calme que pour un mois de juillet traditionnel. Je suis d’ailleurs moi-même aller à l’étranger pendant quatre jours.
La météo ne nous a pas aidé. Il n’a fait que pleuvoir
Ensuite, le virus est toujours présent et il faut toujours respecter certaines mesures de précaution. Ce n’est pas très gai. Enfin, la météo ne nous a pas aidé. Il n’a fait que pleuvoir. Or, par exemple, les clients de mon bar ont pris le pli de boire leur verre à l’extérieur. Ce n’est évidemment pas confortable quand il fait mauvais. Après, certains parviennent toujours à tirer leur épingle du jeu”.
Pour lui, deux secteurs peuvent globalement ressortir avec le sourire de cette période de soldes: “Celui de l’habillement et celui des voyages. Par contre, et je vais prêcher pour ma chapelle, celui des bars s’en sort le moins bien”.
Du coup, il tourne son regard vers les différentes autorités compétentes: “J’espère que nous allons encore recevoir des aides. Nous ne nous laissons pas abattre, mais nous comptons sur les gouvernements pour réaliser un dernier effort en notre faveur. Avec la pandémie, les inondations... 2021 est une année complètement pourrie. Je m’en rends compte. Mais nous avons vraiment besoin de ce coup de pouce. Heureusement qu’il y a eu l’Euro 2020! Ça a été un petit bonus. Mais maintenant, nous comptabilisons trois à quatre fois moins de recettes par rapport à cette période-là”.
En 2020, le secteur de l’HoReCa et d’autres touchés par la crise sanitaire ont bénéficié de mesures de soutien d’ordre économique de la part des pouvoirs fédéraux, régionaux ou communaux.
Retrouvez, ici, toute l’actualité de Charleroi et de sa région.
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