Les dessous peu reluisants de Shein, leader mondial de la “fast fashion”

Shein est une marque puissante dans l’industrie de la mode. Méconnue d’une partie de la population, elle est surtout populaire chez les plus jeunes. Shein confectionne et envoie des vêtements plus vite que la lumière. Son catalogue en ligne, accessible depuis le monde entier, est très large. Plus large que n’importe quel autre magasin ou site de prêt-à-porter. Autre attrait du géant chinois: les prix totalement dérisoires de ses produits.

Alors, l’ONG suisse Public Eye s’est demandé ce que ce business cachait. Des enquêtrices chinoises mandatées par l’organisation ont infiltré les usines de certains fournisseurs de la marque. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les choses sont très peu reluisantes. En novembre, Public Eye a publié les résultats de son enquête.

Une enquête que le député européen, Raphaël Glucksmann, a épinglée dans un post Instagram relayé à de nombreuses reprises par les internautes. “Selon une enquête de Public Eye, les ouvriers qui produisent pour Shein, qui proviennent des provinces les plus pauvres de Chine, travaillent douze heures par jour, avec un seul jour de congé par mois. Le plus souvent sans contrat de travail et sans assurance”, indique-t-il.

“Les prix ultra faibles pour le consommateur ont donc un coût: ce coût, ce sont les travailleurs qui le paient à l’autre bout du monde. Shein est un symbole de cette industrie de la ‘fast fashion’ qui se contrefiche des droits humains, viole les droits sociaux et saccage l’environnement.”

Justement, parlons environnement. Le député européen fustige l’utilisation massive de polyester, “une véritable catastrophe écologique”.

“Selon l’ADEME (Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), les vêtements en matière synthétique relâchent des microfibres plastiques à chaque lavage, qui finissent dans les océans et contaminent la faune et la flore marine: 500.000 mille tonnes de ces microparticules de plastique sont relâchées dans les océans chaque année dans le monde”, indique Raphaël Glucksmann.

Selon lui, Shein est le symbole de la “culture d’impunité qui domine aujourd’hui les échanges mondiaux”. Le député, fervent défenseur des Ouïghours, se demande, par ailleurs, si la marque chinoise n’aurait pas recours à des esclaves dans ses usines.

“C’est pour mettre fin à cette pyramide d’irresponsabilité que je me bats au Parlement européen pour une loi sur le devoir de vigilance des entreprises. La Commission européenne va bientôt présenter une directive en ce sens et la lutte s’annonce rude contre les lobbies”, conclut-il.

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