Les indépendants ne peuvent plus payer les factures: “Il faut arrêter d'écouter seulement les virologues”
CoronavirusPour le ministre des Classes moyennes, des Indépendants et des PME, Denis Ducarme (MR), c’est clair: l’économie souffre des mesures strictes liées au coronavirus. Des chiffres du Syndicat neutre pour indépendants (SNI) montrent que 8 indépendants sur 10 essuient encore une perte de chiffre d’affaires, avec pour conséquence que la moitié des factures sont payées en retard, voire jamais. C’est pourquoi le Conseil national de sécurité doit aussi être conseillé par des experts socio-économiques, selon le ministre.
Aujourd’hui, en faisant sa caisse en fin de journée, un indépendant se retrouve en moyenne avec 15% en moins. Et la situation des magasins, de l’horeca et de l’événement est encore plus calamiteuse, selon une enquête du SNI réalisée auprès de 1.452 membres.
“Au deuxième trimestre (avril-juin, ndlr), les entrepreneurs n’ont pas payé une facture sur deux à temps. Non pas parce qu’ils ne le veulent pas, mais parce qu’ils ne le peuvent pas”, déclare Christine Mattheeuws, présidente du SNI. “L’année dernière, c’était une sur quatre”, compare-t-elle.
Pour le SNI, c’est un signal que de nombreuses entreprises ont des problèmes de trésorerie. “40% de revenus en moins dans un magasin, alors que les coûts fixes continuent: ça provoque des manques de liquidités.”
Effet domino
Christine Mattheeuws met en garde contre un dangereux effet domino: “Les problèmes de liquidité d’une entreprise qui ne paie pas ses factures ou les paie en retard mène inévitablement aux mêmes problèmes pour ses fournisseurs.”
Les spécialistes craignent un scénario catastrophe avec 6.600 faillites supplémentaires dans les 12 prochains mois, soit une augmentation de 70%.
Le ministre compétent, Denis Ducarme, saisit le problème et travaille -comme le demandent les indépendants- à des mesures de soutien complémentaires. “Mais pour survivre, ils doivent d’abord pouvoir travailler”, pointe le ministre.
“Il est grand temps que nous soyons aussi informés par d’autres spécialistes: des professionnels dans le domaine économique, social et culturel.”
“Aujourd’hui, je ne remets pas en question les virologues et les mesures prises sur base de leurs informations: sans la contribution scientifique du professeur Vlieghe et ses collègues, nous n’aurions pas pu gérer le virus. L’aspect sanitaire restera également une priorité absolue. Mais maintenant, nous sommes dans une nouvelle étape, celle de la relance, dans laquelle l’aspect socio-économique doit également être pris en compte.”
Un autre équilibre
Les virologues, infectiologues et épidémiologistes désormais bien connus ne seront probablement pas réduits au silence immédiatement. Mais ils pourraient devoir tolérer d’autres experts à leurs côtés, “pour parvenir à un meilleur équilibre entre le médical et le socio-économique”.
“Il faut arrêter d’écouter uniquement les virologues”, clame Ducarme. “Si nous continuons à nous fier uniquement à leurs conseils, cela entraînera de nombreuses victimes sociales et économiques. Il est grand temps que nous laissions également d’autres spécialistes nous informer: des experts dans le domaine économique, social et culturel.”
Le ministre Ducarme espère que ces conseils consultatifs supplémentaires seront là d’ici le prochain Conseil national de sécurité, à la mi-septembre. La Première ministre Wilmès préparerait le terrain.
“Chaque indépendant doit être aidé, c’est notre devoir. Mais on ne pourra pas tous les sauver, c’est une certitude.”
Comme le SNI, le ministre des Indépendants espère concrètement plus de “liberté” pour le secteur du commerce de détail, de l’horeca et de l’événementiel. “Il est urgent de consommer plus à nouveau. Faire du shopping à deux, c’est trop peu. Cela doit être étendu. En ce qui concerne l’horeca, on ne parle que des familles et de la bulle. Résultat: sans déjeuners d’entreprise, les restaurants sont vides le midi, en semaine.” Pour l’événementiel, le ministre plaide en faveur d’un taux d’occupation de 60 à 70% par salle.
La question reste de savoir s’il faut essayer de sauver toutes les entreprises indépendantes avec l’argent des impôts, y compris le quart qui ne disposait pas de réserves suffisantes pour survivre à une crise déjà avant le coronavirus. “Je ne vais pas me prendre pour Dieu et faire une sélection entre les ‘bons’ et les ‘mauvais’. Chaque indépendant doit être aidé, c’est notre devoir. Mais nous ne pourrons pas tous les sauver, c’est une certitude.”
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