"Une journée noire pour la sidérurgie"

Pour le bourgmestre de Seraing, Alain Mathot, ce mercredi est une "journée noire" pour la sidérurgie. "J'espère qu'elle ne sera pas synonyme de deuil, mais bien de mauvaise période qu'on conjuguera bientôt au passé. La crise peut être longue, il ne nous faudra pas faire preuve de fatalisme mais bien de combativité", a-t-il souligné dans un communiqué.

Pour le député-bourgmestre de Seraing, la situation est due à la déroute capitaliste. "Je crains que les annonces d'aujourd'hui ne soient que le premier coup de semonce d'une crise dont on ne maîtrise pas encore tous les effets", a-t-il remarqué, dénonçant "le modèle libéral qui a montré ses aspects les plus pernicieux".

Alain Mathot estime qu'il faut repenser une société moins dépendante des éventuels bénéfices des entreprises. Il fustige ainsi "l'image de ce groupe sidérurgique modifiant, au gré de ses rentrées financières, la vie de centaines de travailleurs à Liège; fermant, rouvrant, puis refermant encore ses outils".

Le bourgmestre adresse son soutien aux travailleurs, et notamment à ceux "qui avaient repris confiance en l'avenir l'an dernier et avaient peut-être, voyant les rentrées financières se régulariser, acheté une maison, contracté des emprunts; à ces quinquagénaires qui pensaient travailler encore quelques années et devront s'interrompre avant l'été; ou encore à ces jeunes qui commençaient à se former sur le terrain et qui, demain, ne bénéficieront plus de l'expérience des anciens".

Alain Mathot demande à ArcelorMittal de ne pas de ne pas aller trop vite dans l'application de son plan "Speed up". "Ne perdons pas, dans une précipitation déraisonnable, les anciens et leurs précieuses connaissances acquises sur le terrain ! Veillons au transfert des connaissances, le savoir-faire étant une des plus belles richesses du bassin sidérurgique liégeois", a-t-il remarqué plaidant pour que le chômage technique puisse aussi être appliqué aux employés.(belga/chds)