Une marge salariale limitée à 0,4% ces deux prochaines années
Les salaires pourront augmenter au maximum de 0,4% ces deux prochaines années au-delà de l'index, selon les calculs du Conseil central de l'économie publiés jeudi après-midi.
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Le rapport forme la base des négociations entre les employeurs et les syndicats pour le nouvel accord interprofessionnel (AIP), qui établit la norme salariale pour le secteur privé. Ces négociations sont menées tous les deux ans. Les deux dernières fois, les salaires avaient pu être relevés de 1,1%.
L'estimation de la marge s'appuie sur les prévisions en matière d'évolution des coûts salariaux en Allemagne, en France et aux Pays-Bas et d'indexation automatique en Belgique et, d'autre part, elle tient compte de l'écart salarial qui est éventuellement apparu entre la Belgique et ces trois pays de référence depuis 1996, rappelle le CCE.
La marge est chiffrée selon les dispositions de la loi relative à la promotion de l'emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité de 1996, dont les modalités ont été en partie revues en 2017.
Cette marge limitée ne sera certainement pas réalisable partout
Vu les grandes incertitudes liées à la crise du coronavirus, il n'était pas aisé de calculer, cette année, la marge maximale disponible, situe le CCE. En dépit du contexte difficile et grâce à l'étroite coopération avec la Banque nationale de Belgique et avec les banques centrales des trois pays de référence, il a tout de même été possible de veiller à ce que les calculs reposent sur une base scientifique solide, pointe le Conseil.
Celui-ci "escompte que le contexte macro-économique se stabilisera en 2021 et qu'il sera dès lors de nouveau plus simple de chiffrer l'évolution escomptée des coûts salariaux".
Les partenaires sociaux, réunis au sein du Groupe des 10, doivent à présent de trouver un accord. Les négociations devraient débuter dans les prochains jours.
"Il est aujourd'hui plus que jamais indiqué d'éviter une détérioration brutale de la compétitivité et les pertes d'emplois qui en découlent en cette période particulièrement incertaine où nous sommes confrontés à la plus grave crise économique de l'après-guerre (-7% du PIB)", ont déjà réagi les organisations patronales (la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), l'Unizo, l'Union des classes moyennes (UCM) et le Boerenbond).
Le front commun syndical rejette la marge salariale de 0,4%
L'avenir économique dans de nombreux secteurs est à ce point incertain que même cette marge salariale limitée ne sera certainement pas réalisable dans tous les secteurs, ont-elles en outre mis en garde. Pour le patronat, la survie des entreprises et le maintien de l'emploi constituent la priorité dans les circonstances actuelles.
De leur côté, les syndicats disent ne pas pouvoir souscrire à cette marge salariale de 0,4% en plus de l'index. Une telle "aumône" est inacceptable pour les travailleurs, estiment en effet la CSC, la FGTB et la CGSLB, qui fustigent une nouvelle fois le durcissement de la loi de 1996 sur les salaires.
La norme salariale est importante car la Belgique est un petit pays à économie ouverte, fortement dépendant des exportations vers les pays voisins, l'Allemagne, la France et les Pays-Bas. Si les coûts salariaux belges augmentent plus vite que ceux des pays voisins, la compétitivité belge diminuera, ce qui peut avoir un impact négatif sur l'emploi.
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