Accident à la rue Tienne Saint-Gilles à Charleroi, le voisinage attend des aménagements depuis 2014: “Nous sommes en danger”
ExclusifVendredi passé en matinée, un accident est survenu à la rue Tienne Saint-Gilles à Marcinelle (Charleroi). De quoi heurter le voisinage! Car des problèmes de sécurité routière y sont constatés depuis de nombreuses années.
Une voiture garée sur son toit. C’est la scène ahurissante à laquelle ont assisté les riverain(e)s de la rue Tienne Saint-Gilles, à cheval sur les anciennes communes de Marcinelle et de Couillet. Heureusement, aucun blessé n’est à déplorer.
D’après les habitant(e)s du quartier, l’automobile en question aurait percuté trois autres véhicules. Aline n’a pas assisté à la scène, mais s’est forcément renseignée auprès des autres riverain(e)s: “Je n’ai rien entendu. Pourtant, j’habite seulement trois maisons plus haut. Par contre, tous les voisins étaient présents. Le conducteur de la Mercedes descendait la rue et il a percuté deux voitures stationnées sur la droite. La voiture s’est alors retournée pour aller foncer contre une autre stationnée sur la gauche. Elle s’est ensuite arrêtée contre la façade”.
Les commentaires laissés dans le groupe Facebook “Les habitants de Marcinelle” corroborent ses dires. La vidéo que nous nous sommes procurée et que nous avons publiée ci-dessus également.
Ivresse
Selon toute vraisemblance, le chauffard était ivre au moment des faits. “D’après les voisins, il avait bu” nous raconte Aline. Des propos confirmés sur Facebook par Sarah Goditiabois: “Mon fils m’a dit pareil car il descendait la rue pour aller à l’Athénée”. Visiblement sur place lors de l’accident, Michaël Dupont ajoute même: “Il était bien. Il a même agressé la personne qui l’a sorti du véhicule”.
Au vu de l’état de la Mercedes, il est peu probable que la limitation de vitesse ait été respectée. “Des riverains affirment que le conducteur passe fréquemment par ici en pleine trombe” nous confie Aline.
Inquiétude majeure
L’allure à laquelle les engins roulent dans cette voirie constitue d’ailleurs une préoccupation majeure dans le quartier. “Souvent les gens prennent de la vitesse dans cette rue. Heureusement qu’il (NDLA. le chauffard) n’a pas heurté un enfant ou même une personne” s’exprime Angie Thibaut sur le réseau social. Dominique Beguin témoigne: “Un jour, une camionnette du CPAS (NDLR. Centre Public d’Action Sociale) a manqué de me renverser. J’étais heureusement encore sur ma marche. Sinon elle me roulait dessus et cela à toute vitesse”.
Aline réside à la rue Tienne Saint-Gilles depuis 2011. Elle est bien placée pour décrire ce qu’il s’y passe: “Des voitures sont griffées, embouties ou se retrouvent avec des rétroviseurs cassés. Cela arrive continuellement”. Son propre véhicule a déjà été enfoncé plus de trois fois. “C’est vraiment trop dangereux. Les voitures ainsi que les camions se croient sur le circuit de Francorchamps! En tant que piétons, nous sommes en danger dans cette rue. Les chauffeurs ne se gênent pas pour rouler sur les trottoirs”. Pour information, le stationnement s’effectue en alternance à cet endroit.
Élément aggravant: une école communale primaire et maternelle s’y trouve à proximité. En effet, l’établissement scolaire “Les Fougères” est situé à même pas à 300 mètres.
Rapport de police
Aline, elle, interpelle les autorités communales depuis l’été 2020. Soit depuis près de deux ans. D’autres se plaignent officiellement du problème depuis 2014. Suite à ces doléances, la Zone de Police (ZP) de Charleroi a mis en place un contrôle de vitesse durant sept jours cette année-là. Les conclusions de son rapport sont implacables: “Bon nombre de véhicules circulent à une vitesse dépassant les 50 kilomètres par heure”. En gros, 15 pourcents du trafic dans les deux sens de circulation roulent à une vitesse “supérieure (voire très supérieure) à celle prescrite par le Code de la Route”.
Selon cette enquête, “la vitesse excessive est notamment due à la configuration des lieux. La rue Tienne Saint-Gilles est une très longue ligne droite. Le stationnement étant alternatif, les véhicules sont tous stationnés du même côté et même si le revêtement est en pavés, il est encore de qualité raisonnable et permet une circulation sans encombre”. Évidemment, l’état de la voirie s’est dégradée au fil du temps. Mais des rénovations ont eu lieu au mois de janvier 2020.
L’analyse de la police préconise l’utilisation d’un radar préventif ou répressif dans cette rue tout en précisant: “Néanmoins, dans ce cas précis, il sera nécessaire de faire procéder à des aménagements physiques de manière à garantir un ralentissement efficace. Par aménagement(s), il s’agit plus précisément de ralentisseurs de trafic, de coussins berlinois, de dévoiements, de rétrécissements ou de tout autre dispositif efficace”.
Selon le cadastre
Depuis 2014, rien n’a pourtant été entrepris. Dans le groupe Facebook “Les habitants de Marcinelle”, le pseudonyme Agl DG est consterné: “J’habite tout au-dessus de la rue et effectivement, les voitures, motos et camions passent à une allure catastrophique! Il serait vraiment temps qu’ils mettent des casse-vitesses ou autres. Sinon, un jour, il y aura un mort”.
Xavier Desgain (Écolo) est Échevin de la Mobilité et de la Sécurité Routière à la Ville de Charleroi depuis 2018. Son porte-parole, Franco Megetto, nous explique pourquoi le dossier est actuellement au point mort: “À la demande de Xavier Desgain, la police locale a établi un cadastre des voiries en fonction de leur caractère accidentogène. Il était important d’objectiver les besoins et de prioriser les chantiers. Dans ce cadastre, la rue Tienne Saint-Gilles n’occupe que la 220e position au classement des endroits les plus accidentogènes. Cela signifie que d’après les statistiques, les accidents y sont moins importants et moins fréquents que dans 219 autres artères. C’est une liste impartiale. Les enjeux de sécurité sont trop essentiels que pour être pris à la légère”.
Cynisme
Aline confirme qu’elle n’a encore observé aucun drame dans sa rue: “Des gros accidents comme celui de vendredi passé, c’est déjà arrivé une fois il y a quelques années”.
Bien malgré lui, Franco Megetto se montre cynique: “Si le nombre de morts et de blessés graves y part à la hausse, la voirie remontera au classement des lieux accidentogènes et les travaux y seront avancés”. Une mise à jour régulière devrait effectivement être organisée: “C’est la première fois que c’est demandé. Les outils informatiques devraient nous le permettre. Il faut vérifier si la gestion ne serait pas trop lourde à assurer. Normalement, non, car le plus dur a été d’établir la liste”.
Si elle se confirme, elle s’opérera tous les deux ans: “Impossible de le faire plus fréquemment! Il faut garder une ligne directrice. Si la liste change toutes les deux semaines, on n’en sortira plus. Cela prend du temps de lancer un chantier. Entre déterminer les places problématiques, initier le marché public, débuter concrètement les travaux... Tout cela demande plusieurs mois au minimum”.
Rien de prévu
À l’heure actuelle, aucune date n’a été fixée pour la rue Tienne Saint-Gilles: “Je comprends que ma réponse ne satisfera pas les riverains, mais nous agissons selon les règles de bonne gestion”.
Par conséquent, le type d’aménagements qui y sera privilégié n’a pas non plus été arrêté: “Il nous reste quelques coussins berlinois en stock. Mais ils ne recueillent plus notre préférence. Ils suscitent beaucoup de mécontentement chez les Carolos qui en ont devant chez eux. Ils font beaucoup de bruit. Cela fait un ‘Tac-tac’ désagréable. À l’avenir, nous devrions opter pour des ralentisseurs avec chicanes même si aucune solution n’est idéale. Il y en a toujours qui passent plein gaz sur les trottoirs”.
Danger carolo
La morale de l’histoire est que les routes carolorégiennes sont particulièrement dangereuses: “Ce n’est un secret pour personne. La ville a un passé minier. Son sous-sol est instable. Il y a même des maisons qui se fissurent sous l’effet d’affaissements. Si on rajoute à cela les dégâts causés par l’effet du gel et le mauvais usage des chaussées, la situation n’est pas simple”.
Notre interlocuteur regrette surtout le comportement de certains individus derrière le volant: “Malheureusement, des gens conduisent comme des dingues. Il suffit de voir ce qu’il s’est passé à Strépy-Bracquegnies. Dans l'éventualité où deux éclaireurs avaient accompagné le cortège de Gilles comme la règle le stipule, ils seraient morts. Aucun système de sécurité n’aurait pu éviter la catastrophe. La seule chose que nous pouvons faire, c’est de la sensibilisation. Et nous en faisons”.
Dimanche, vers cinq heures du matin, un cortège de Gilles a été renversé par une voiture à Strépy-Bracquegnies (La Louvière). Six personnes ont perdu la vie. Un enfant de cinq ans est notamment décédé. Le bilan fait aussi état de dix blessés dans un état critique et de 27 blessés légers.
Retrouvez, ici, toute l’actualité de Charleroi et de sa région.
LIRE AUSSI
Gratis onbeperkt toegang tot Showbytes? Dat kan!
Log in of maak een account aan en mis niks meer van de sterren.Aussi dans l'actualité
-
Un chauffard brise une famille à Charleroi, mais reste en liberté “sous mesures alternatives”
-
Livios
Voici les travaux de jardinage pour le mois de mai
En mai, la nature reprend des couleurs et votre jardin se pâre de nouvelles fleurs. Dans le potager, vos légumes poussent et vous n’avez plus à craindre le gel. Les projets de jardinage ne manquent pas. Le site de la construction Livios a demandé à Bart Verelst, expert en jardin, à quoi ressemblait exactement le calendrier des jardins pour le mois de mai. -
Âgé de 44 ans, Pasqualino décède tristement à Pont-à-Celles: “Seul lui le sait”
Technicien de maintenance chez AGC Glass Europe à Moustier-sur-Sambre (Jemeppe-sur-Sambre), Pasqualino Zicari est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à Viesville (Pont-à-Celles). -
Le rugbyman français Mohamed Haouas en détention provisoire pour violences conjugales
Mohamed Haouas, pilier du XV de France de rugby, a été placé en détention provisoire dimanche dans l’attente de son procès pour violences conjugales mardi à Montpellier, a indiqué son avocat à l’AFP. -
Rixe dans un bureau de vote installé pour les élections turques au Heysel: un blessé à l’arme blanche, des voitures endommagées
La zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles a dû intervenir au Heysel mercredi soir, à la suite d’une bagarre dans un bureau de vote installé dans le Palais des expositions pour permettre aux Turcs de Belgique de voter, a indiqué la zone jeudi, confirmant une information de La Capitale et Het Nieuwsblad. La rixe a opposé des partisans (Turcs) de Recep Tayyip Erdogan, l’actuel président turc, candidat à sa réélection, à des adversaires (Kurdes) de ce dernier. Des véhicules ont été endommagés et une personne a été blessée au visage. Elle aurait reçu un coup de couteau.
-
Guide-epargne.be
Les banques dorlotent un peu plus leurs clients fortunés: dans quels cas pouvez-vous envisager le private banking?
-
Independer
Acheter une voiture hybride rechargeable avant juillet: ce que ça implique fiscalement
Le 1er juillet, la fiscalité change pour les voitures hybrides. Si vous commandez votre voiture avant cette date, vous pouvez encore bénéficier d’un régime fiscal plus favorable en termes de déduction du prix d’achat. Independer.be vous explique comment cela fonctionne. -
Renversée par une voiture, Gwendoline succombe et laisse une petite derrière elle: “Une fille en or”
Gwendoline a été renversée par un automobiliste lundi soir sur la route de Mons à Marchienne-au-Pont (Charleroi). Plongée dans le coma pour une intervention chirurgicale, son état était jugé critique. Ce week-end, les choses se sont malheureusement précipitées.