Avec de l’urine et des excréments, ils effectuaient des agressions homophobes pour faire le buzz sur les réseaux sociaux

L’histoire commence en décembre 2017 et se déroule jusqu’en septembre 2018. Pendant ces quelques mois, quatre hommes, âgés de 24 à 33 ans, ont pris du plaisir à agresser et humilier, dans plusieurs villes de France, des hommes en se filmant pour ensuite diffuser leurs exploits sur le réseau Périscope, aujourd'hui disparu.

Le mode d’emploi: entrer en contact avec des hommes sur un site de rencontres, en se faisant passer pour un travesti du nom de Sabrina. Sébastien Chabrerie, l’initiateur de ces agressions, leur donnait un rendez-vous puis, lui ou l’un de ses complices se chargeaient de filmer le “canular” pour ensuite le diffuser.

Dans leur tour de France des agressions, les bourreaux jetaient tantôt de l’urine, des excréments et de la javel sur les victimes ou bien crachaient insultaient d’autres.

Lors de son audience au tribunal, le principal mis en cause, Sébastien Chabrerie, a tenté d’expliquer qu’il n’était pas homophobe. “Ce n’était pas contre des homosexuels, mais on ciblait des homosexuels refoulés. On se renseignait sur eux. Ces hommes avaient des femmes, des enfants. On voulait les afficher, les démasquer. Puis, on cherchait à faire du buzz. C’est allé trop loin. Plus on avait de likes, plus on touchait d’argent”.

Pour lui, ces “refoulés sont des gens qui ne s’assument pas, ce sont les pires envers les homosexuels. Moi, je ne suis pas homophobe, j’ai des amis qui sont gays”.

Les agresseurs ont écopé, respectivement, 10 mois de prison avec sursis, 12 mois dont 6 avec sursis, trois mois avec sursis et Sébastien Chabrerie a lui été condamné à deux ans de prison dont un an ferme aménagé.

“On a des hommes à la mentalité moyenâgeuse, qui avaient dans les mains les outils du XXIe siècle”, a déclaré Virginie Blanchard, avocate pour la partie civile de trois associations de lutte contre les discriminations envers les homosexuels.

Sébastien Chabrerie devra suivre un stage de sensibilisation aux violences sexistes et devra d’ailleurs verser avec ses trois complices, 2.000 euros à chaque association.