Carine Gilsoul présente une personnalité de type "borderline"

Carine Gilsoul n'était pas atteinte d'un trouble mental qui a aboli ou altéré gravement sa capacité de discernement ou le contrôle de ses actes, a exposé le psychiatre qui a réalisé son expertise. L'accusée présente une personnalité de type "borderline", un type de personnalité qui se construit souvent dans des contextes familiaux conflictuels et violents.

L'accusée ne présente pas de risque de récidive lié à un trouble mental, mais plutôt un risque conditionné à sa personnalité et par le contexte dans lequel elle évolue.

Carine Gilsoul avait évoqué un trou noir qui ne lui permettrait pas de se souvenir des circonstances précises de la scène et de la manière dont elle a frappé la victime d'un coup de couteau. Pour le psychiatre Anthony Schena, ce trou noir évoqué par Carine Gilsoul peut s'expliquer pour deux raisons. Soit une démarche utilitaire dans le cadre de sa défense, soit par une réelle brève séquence d'amnésie dissociative péri-traumatique entourant le passage à l'acte.

Le psychologue Serge Garcet avait relevé dans son expertise le même trouble de la personnalité de type "borderline" chez l'accusée. Son impulsivité est marquée et son niveau intellectuel se situe dans la moyenne faible des personnes de son âge.

Selon l'expert, Carine Gilsoul présente un trouble dépressif persistant et des manifestations anxieuses en lien avec son trouble de la personnalité. Certains troubles sont également liés à la consommation d'alcool et de cannabis.

Les jurés ont pu entendre différents témoins qui ont assisté aux faits ou qui ont connu Carine Gilsoul et Patrick Vos avant les faits. Un voisin avait entendu la dispute préalable à la scène fatale. Il avait ensuite vu l'accusée se précipiter chez lui pour lui annoncer la mort de Patrick Vos. "Elle est descendue comme une folle. Elle était révoltée et agressive. Elle suppliait de téléphoner aux secours", a indiqué ce témoin.

Selon plusieurs témoins qui les ont fréquentés dans leur vie quotidienne de SDF, Carine Gilsoul et Patrick Vos étaient toujours sous influence d'alcool. Certains témoins ont souligné que Patrick Vos était agressif et vulgaire quand il était en manque d'alcool ou en surconsommation. Il n'était agréable que quand il avait absorbé la juste dose d'alcool. Carine Gilsoul était vulgaire, mais non violente. "Elle était sous sa coupe, soumise et elle en avait peur", ont-ils affirmé.

Entre Carine Gilsoul et Patrick Vos, il existait une forme d'amour et d'attachement réciproque. Mais le couple connaissait aussi des scènes de violences conjugales. Patrick Vos avait admis, auprès de responsables d'une maison d'accueil et d'accompagnement social, qu'il avait la main légère sur Carine Gilsoul. La situation entre eux était parfois tendue.

D'autres témoins seront entendus mercredi.

Retrouvez ici toute l’actualité de la région de Liège.

Carine et Patrick étaient sérieusement alcoolisés au moment du drame

Meurtre de Patrick Vos: “Je ne sais pas comment cela s’est produit, car j’ai un trou noir”

Meurtre de Patrick Vos: Carine Gilsoul plaide la légitime défense